Le nageur Benoît Huot saura probablement d'ici la fin du mois si le pari qu'il a pris en octobre dernier en allant s'établir à Toronto en prévision des Jeux parapanaméricains, qui seront disputés du 7 au 15 août, rapportera ou non des dividendes.

«Pour l'instant, ça va super bien, a expliqué Huot, qui passera les 10 prochains jours dans un camp d'entraînement en Floride. J'ai hâte, parce que dans deux semaines nous avons nos qualifications pour les Jeux parapanaméricains. Ce sera alors ma première grande référence pour voir comment les six derniers mois se sont déroulés. Physiquement, je me sens bien, mentalement aussi. J'ai vraiment hâte à la compétition dans deux semaines, et surtout aux Parapanaméricains pour pouvoir nager à la maison, devant amis et famille.»

Après six mois passés à s'entraîner au Centre aquatique CIBC Pan Am/Parapan Am à Scarborough, en banlieue de Toronto, il pourra enfin participer à une véritable compétition lors des Sélections nationales, qui auront lieu les 21 et 22 mars à Toronto.

«Vous savez, je pratique un sport où c'est facile de se comparer aux meilleurs dans le monde, parce qu'on lutte contre la montre, a-t-il dit. Si je fais un super bon temps à Toronto à la fin du mois, alors j'aurai confiance en mes moyens pour la fin de semaine suivante. Ce sera une très bonne référence pour savoir où je me situe, et en ce sens les deux ou trois prochaines semaines seront vraiment intéressantes.»

Il se dirigera ensuite vers les Championnats britanniques de natation à Glasgow, en Écosse, où il aura l'occasion de se mesurer aux meilleurs nageurs européens. Cette piscine sera également utilisée pour les Championants du monde de natation du Comité international paralympique (CIP), du 13 au 19 juillet, soit un mois seulement avant les Jeux parapanaméricains.

«Ce sera beaucoup plus relevé là-bas qu'à Toronto (en mars). Toute l'Europe sera là, parce que les conditions aux Championnats britanniques seront les mêmes que celles des prochains championnats du monde, a expliqué Huot. Donc nous aussi, les Canadiens, on veut y participer. Ça va être le fun, parce qu'on aura un autre indicateur qui nous permettra de savoir où on se situe par rapport aux autres athlètes de la planète.»

Afin de maximiser ses chances de médaille, Huot, un vétéran qui est âgé de 31 ans, a décidé de se concentrer sur quelques épreuves seulement. Il a indiqué qu'il participera assurément au 200 mètres QNI - sa chasse gardée -, mais qu'il allait attendre de voir ses résultats au cours des prochains mois avant de prendre une décision dans le cas du 100 m dos et du 400 m libre pour les Jeux paralympiques de Rio.

«J'ai vraiment réduit ma participation au minimum, a admis celui qui a été le porte-drapeau du Canada lors de la cérémonie de fermeture des Jeux paralympiques de Londres en 2012. Quand j'étais jeune, je nageais beaucoup d'épreuves. Mais ce qui est le fun avec le 200 m QNI, c'est que je peux pratiquer les quatre styles de nage en une seule épreuve. C'est vraiment ça ma priorité.

«Je peaufine en ce moment ma préparation pour les deux autres. Présentement, l'objectif pour Toronto cet été c'est de participer à ces trois épreuves, mais ça se peut très bien que, selon les résultats des prochaines semaines, une de ces deux autres soit retirée de mon programme. La seule chose qui est sûre pour le moment, c'est que je ne participerai pas à plus de trois épreuves aux Parapanaméricains ou aux Paralympiques.»

Loin des yeux, près du coeur

Le Montréalais, qui a obtenu 19 médailles, dont neuf d'or, en quatre participations aux Jeux paralympiques d'été, a fait ces déclarations à l'occasion d'une cérémonie symbolique tenue à l'école secondaire Joseph Charbonneau, au cours de laquelle on lui a remis cinq des sept médailles qu'il s'est fait cambriolées l'été dernier.

Ces médailles ne resteront toutefois pas longtemps entre ses mains, puisqu'il a décidé de les léguer à une exposition olympique et paralympique qui sera bientôt présentée à Richmond, en Colombie-Britannique.

«Le timing était incroyable. Les responsables de l'exposition m'ont appelé et m'ont demandé s'ils pouvaient recevoir un maillot de bain, une paire de lunette ou encore certaines de mes médailles, a expliqué Huot. Elles seront donc en meilleure sécurité qu'à la maison, même si on a installé un système d'alarme depuis le vol, mais en plus je vais pouvoir les partager avec les gens. C'est ça qui est formidable!»