Les épreuves de natation en piscine commenceront dimanche aux Championnats du monde des sports aquatiques, et c'est alors qu'Audrey Lacroix participera officiellement à des Mondiaux de la FINA pour la sixième fois de sa carrière.

Après avoir participé aux Championnats mondiaux de 2001 et raté ceux de 2003, la Québécoise de Pont-Rouge a participé à toutes les compétitions du genre depuis. C'est un record pour une nageuse canadienne, selon Natation Canada, et une marque que même Michael Phelps n'a pas réussi à inscrire à son riche palmarès. La superstar américaine à la retraite compte cinq Mondiaux à son actif, les derniers étant ceux de 2011.

Mais Lacroix, 29 ans, ne considère pas cette statistique comme un exploit. C'est plutôt un signe, à ses yeux, de sa constance au fil des ans.

«J'ai toujours bien utilisé toutes les opportunités que j'avais de bien nager, a constaté la spécialiste du 200 mètres papillon chez les femmes lorsque La Presse Canadienne l'a joint en Espagne. J'ai réussi à maintenir ma place, même dans les mauvaises années, en continuant à donner des performances intéressantes.»

Même si elle vit désormais sa carrière au jour le jour, sans savoir si elle nagera encore dans un mois, Lacroix est optimiste de bien faire au 200 papillon qu'elle disputera la semaine prochaine à Barcelone. Car de la constance, elle en a aussi affiché cette année, du moins jusqu'ici.

C'est ainsi qu'en cette saison post-olympique, quelques mois après avoir pris le 12e rang de sa discipline aux Jeux de Londres, Lacroix a remporté des courses à la Coupe Canada, ainsi qu'à des épreuves du circuit Grand Prix des États-Unis à Orlando et à Santa Clara, en Californie.

«Il n'y a pas encore eu de performance qu'on peut qualifier d'étincelante parce qu'on n'a pas encore eu de compétition de premier plan, et c'est à Barcelone que ça va se passer, a-t-elle noté. Mais je crois que j'ai fait preuve d'une grande constance cette année. Je n'ai fait aucune mauvaise course, quelles que soient les circonstances - peu importe la qualité de mes entraînements, si j'étais fatiguée ou non, un peu malade ou non...»

Pour cette raison, Lacroix vise de se qualifier pour la finale du 200 m papillon, et ensuite de réussir son meilleur temps à vie. Celle qui est présentement classée septième au monde dans cette discipline espérera ensuite que ça lui permettra de terminer au moins cinquième, comme elle l'avait fait aux Championnats du monde de 2007.

«L'objectif établi en début de saison était la finale aux Mondiaux et, à la lumière de mes résultats récents, il n'y a pas de raison de réviser ça à la baisse, a souligné Lacroix. C'est très réaliste de viser ça.

«J'espère donc de réussir mon meilleur temps à vie - si on fait exception de l'année où on a nagé avec des maillots en polyuréthane.»

La Bouchervilloise de 21 ans Sandrine Mainville en sera quant à elle à ses premiers Mondiaux, un an après avoir raté de peu la qualification pour les Jeux olympiques de Londres. Elle participera au relais 4 x 100 m libre chez les femmes.

Sa médaille de bronze récoltée dans cette discipline aux récentes Universiades lui a donné la confiance nécessaire pour viser des résultats intéressants à ces Mondiaux, au lieu de simplement se contenter de vivre l'expérience.

C'est toutefois sa qualification ratée pour les JO - elle avait fini cinquième aux sélections canadiennes alors que quatre nageuses étaient retenues - qui lui a donné la motivation nécessaire pour ne pas rater, cette fois, les sélections pour Barcelone.

«Avant, parce que je n'avais jamais été retenue en équipe nationale (senior) , j'avais de la difficulté à me voir parmi l'élite canadienne, a raconté Mainville. Mais là, quand j'ai vu que j'avais raté (la qualification) de si peu, je me suis dit que j'étais proche de ces filles-là et que j'aurais pu être dans l'équipe moi aussi. Ça m'a donné une certaine confiance.»

Et surtout, ç'a lui a donné la motivation pour faire le travail nécessaire à l'entraînement afin d'aller chercher le peu d'outils qui lui manquaient pour élever son niveau de performance. Ça a rapporté des dividendes aux sélections puis aux Universiades, et maintenant elle espère que cela portera ses fruits en Espagne.