Les Championnats du monde des sports aquatiques de la FINA, qui commencent ce week-end à Barcelone, seront le premier grand rendez-vous de l'ère post-Alexandre Despatie pour l'équipe canadienne de plongeon.

Ils étaient sans doute plusieurs à souhaiter que ce jour ne viendrait jamais. Mais le temps finit toujours par passer et c'est maintenant le cas, Despatie ayant pris sa retraite plus tôt cette année. Le résultat, c'est que les attentes seront plutôt modestes du côté des hommes, au cours de la prochaine semaine en Espagne.

«On va être bien content si on a deux finalistes au tremplin de trois mètres», a indiqué l'entraîneur-chef national Michel Larouche lors d'un entretien téléphonique, en faisant allusion aux deux Canadiens inscrits dans cette discipline en vue des Mondiaux, François Imbeau-Dulac - 13e aux JO de Londres - et Riley McCormick.

«François s'est presque qualifié pour la finale aux derniers Jeux olympiques, donc on s'attend à ce qu'il fasse un pas de plus cette fois, et atteigne la finale», a fait savoir Larouche de l'Espagne.

Et ce sera la même chose pour McCormick, qui plonge habituellement à la tour de 10 mètres mais se contente du 3 m cette année en raison d'une blessure au pouce.

Les deux plongeurs disputeront également l'épreuve de 1 mètre, une discipline que Despatie avait remportée aux Mondiaux de 2005 à Montréal.

«C'est une épreuve qui est plus ou moins importante pour nous, mais ils vont quand même y participer et on s'attend à ce qu'ils se rendent en finale. Leurs listes de plongeon sont assez compétitives pour qu'ils puissent y parvenir», a affirmé Larouche.

Chez les femmes, les chances de médailles continueront d'être bonnes malgré la retraite d'Émilie Heymans.

Troisièmes aux JO de Londres l'été dernier au 10 m synchro, Roseline Filion et Meaghan Beinfeito tenteront de répéter l'exploit, tandis que Jennifer Abel, la Lavalloise de 21 ans qui amorce un troisième cycle olympique, aspirera à une médaille dans les deux épreuves du 3 m - en solo ainsi qu'en synchro avec sa nouvelle partenaire Pamela Ware.

«C'est la première compétition où tous les plongeurs qui étaient aux JO se retrouveront. Ce sera intéressant de voir, un an après, où tout le monde est rendu, a noté Filion. En synchro, on veut monter sur le podium. Et en individuel, j'aimerais un top-8 et afin de me qualifier pour la Série mondiale l'année prochaine.»

Sixième aux JO de Londres au 3 m individuel, Abel vise une performance digne d'un podium dans cette discipline, et non un résultat précis. Elle a décroché trois podiums en Série mondiale plus tôt cette année et remporté la Coupe Canada.

Son principal défi à Barcelone sera de s'habituer à plonger à l'extérieur, où les repères ne sont pas les mêmes. C'est là un apprentissage qui ne sera pas vain puisque les compétitions de plongeon des JO de 2016, à Rio de Janeiro, seront également disputées sous le soleil.

«Je vais me concentrer sur chaque plongeon pour vraiment m'adapter à plonger dehors, afin d'évaluer mes points forts et mes points faibles en vue de Rio 2016, a expliqué Abel. Mon objectif, comme toujours, c'est d'atteindre la finale, et une fois là, je me fixe de nouveaux objectifs selon l'allure de mes entraînements.»

Au 3 m synchro, Abel a terminé deux fois sur le podium avec Ware en Série mondiale cette année, et deuxième à la Coupe Canada.

«On a encore plusieurs corrections à faire pour vraiment atteindre notre plein potentiel, a dit Abel de sa complicité avec la jeune Ware, qui succède à Heymans à ses côtés. Mais ça va venir avec le temps.»

Au-delà des Mondiaux, la relève pourrait poindre assez vite chez les hommes, a affirmé Larouche. Selon lui, les noms de trois jeunes Québécois pourraient devenir plus familiers à partir de l'année prochaine: ceux de Maxim Bouchard, un plongeur de 22 ans qui a récolté cinq résultats parmi les 10 premiers au 10 m en Série mondiale cette année, en plus d'une quatrième place à la Coupe Canada, ainsi que de Vincent Riendeau, un athlète de 16 ans, et Philippe Gagné, 15 ans.

«À partir de l'année prochaine, ils devraient commencer à se qualifier pour des compétitions importantes, et ensuite être de niveau pour accéder aux prochains Jeux olympiques», a estimé Larouche.