La natation canadienne a un nouveau patron. Un peu plus d'un mois après l'annonce du départ de Pierre Lafontaine, le Britannique John Atkinson est entré en fonction lundi à titre de directeur de la haute performance de Natation Canada.

Atkinson hérite d'un programme qui a livré ses promesses avec trois podiums aux derniers Jeux olympiques de Londres, mais dont les succès ont reposé sur les épaules de trop peu d'athlètes, dont l'ex-champion mondial Brent Hayden, qui s'est retiré après avoir gagné le bronze au 100 mètres libre dans la capitale britannique.

«On a eu sept finalistes dans la piscine à Londres, a rappelé le nouveau directeur lors d'une conférence téléphonique, hier. On doit travailler là-dessus à partir de maintenant et jusqu'à Rio. Plus tu as de gens qui nagent dans les finales, plus tu as de chances pour des médailles.»

Atkinson, 45 ans, est encouragé par le «réservoir» de jeunes nageurs prêts à prendre la relève. Il souligne la troisième place du Canada dans le classement aux points des derniers Mondiaux juniors. «On doit maintenant s'assurer que ces succès se transfèrent dans les championnats seniors, que ce soit en 2013, 2015 ou en route vers les Jeux olympiques de Rio et plus loin.»

27 ans dans le coaching

Atkinson arrive au Canada avec un bagage de 27 ans dans le coaching. Après un passage de six ans en Australie, il a occupé plusieurs fonctions importantes au sein de la fédération britannique à partir de 2001. Il a été responsable de l'équipe olympique à Pékin en 2008. Il a ensuite dirigé le programme de natation paralympique.

Le réputé entraîneur australien Bill Sweetenham, l'un de ses mentors, lui a appris à se méfier des nageurs qui ne performent que dans les conditions favorables (fairweather athletes). «Les athlètes devraient être prêts pour toutes les conditions, a expliqué Atkinson. Parfois, quand ils ne se sentent pas à leur mieux, ils doivent trouver une façon de bien répondre.»

Atkinson dit bénéficier de ressources suffisantes pour parvenir à ses fins. «L'une des choses qu'on doit faire est de cibler ces ressources pour les athlètes qui s'améliorent et qui peuvent refermer l'écart entre leur classement mondial actuel et le podium», a-t-il prévenu.

Atkinson passera les trois prochaines semaines à rencontrer les entraîneurs des cinq centres nationaux d'entraînement. Il se rendra notamment en Floride pour y côtoyer Benoit Lebrun, entraîneur-chef du centre de Montréal, en stage de préparation pour les sélections des Mondiaux de Barcelone.

Ces sélections, qui auront lieu à Victoria du 3 au 6 avril, seront ensuite l'occasion d'évaluer la courbe d'amélioration des meilleurs nageurs par rapport à la même période l'an dernier. «À partir de là, je pourrai voir où ils en sont et décider des choses sur lesquelles l'athlète et l'entraîneur auront besoin de travailler pour s'améliorer», a dit Atkinson.

Le nouveau patron refuse de lancer des objectifs de médailles à ses troupes, préférant parler d'amélioration continue. Il n'est cependant pas sans savoir que Natation Canada vise le huitième rang au classement des médailles à Rio et le sixième en 2020. Le Canada était 15e à Londres.