«Today is the day !!», c'est le grand jour, a twitté mercredi la plus grande nageuse française devenue star, Laure Manaudou, quelques heures avant d'aller sur le plateau de l'émission Le Grand Journal de Canal Plus, où on attendait l'annonce probable de sa retraite.

À 26 ans, maman d'une petite fille et après avoir tout gagné et tout réussi, Laure Manaudou a désormais bien d'autres aspirations que de continuer à arpenter les podiums.

Première nageuse française sacrée championne olympique, aux Jeux d'Athènes en 2004 sur 400 m libre, le public et les médias se sont immédiatement passionnés pour cette jeune fille de 17 ans, exceptionnelle, si jolie et au caractère bien trempé.

Entraînée à la dure par le charismatique Philippe Lucas, la petite fiancée des Français n'a jamais cessé de capter les attentions, par ses résultats, pour son image si fructueuse et sa vie sentimentale.

En 2005 à Montréal, elle a glané son premier titre de championne du monde sur sa distance chérie, le 400 m libre avant de survoler les Championnats d'Europe de Budapest en 2006 (7 médailles dont 4 en or) pour devenir la reine des Mondiaux-2007 à Melbourne (5 médailles dont 2 en or).

«À Melbourne, elle marchait sur l'eau. Elle a fait les résultats de toute l'équipe de France à elle seule. Elle a été un déclencheur au niveau des jeux Olympiques. Elle est devenue une icône du sport français, du public et des médias et maintenant elle est bien plus que ça», dit son entraîneur de janvier à août 2008, Lionel Horter, récemment nommé DTN.

«Respect et admiration»

Elle aura collecté au total 96 médailles en 12 ans de carrière, battu 7 records du monde, 15 records d'Europe et 78 records de France (petit et grand bassin).

«Son titre olympique en 2004 m'inspire respect et admiration», souligne à l'AFP une autre star du sport français, le judoka Teddy Riner, champion olympique 2012 et 5 fois champion du monde. «C'est une belle ambassadrice de sa discipline. C'est elle qui a créé le déclic pour augmenter le niveau de la natation en France».

Après une pause de deux ans au cours de laquelle elle a eu sa petite fille Manon avec le nageur Frédérick Bousquet, elle a repris la compétition en juillet 2011 et a tenu son objectif, un rêve de toujours: participer aux JO de Londres avec son frère Florent Manaudou, qui sous l'impulsion de sa soeur a décroché l'or sur 50 m libre.

Laure Manaudou a ouvert la voie pour tous les jeunes champions tricolores d'aujourd'hui comme son frère, mais aussi Yannick Agnel ou encore Camille Muffat, aux aussi sacrés aux JO-2012. Sur le plan sportif, mais aussi sur le plan financier. Tous sont devenus la coqueluche de grandes marques, comme l'a été - et comme l'est toujours - Laure Manaudou.

La championne, dont les revenus 2012 ont été évalués à 800.000 euros, gagnait 1 million d'euros en 2007. Elle avait signé à cette époque, un juteux contrat avec l'homme d'affaires François Pinault.

«Nous devons nous souvenir que Laure Manaudou a décomplexé la natation française. Un grand coup de chapeau à cette athlète qui doit rester dans la grande famille de la natation», estime le président de la Fédération française de natation, Francis Luyce.