Jennifer Abel et Émilie Heymans ont conclu en beauté la Coupe du monde de plongeon de Londres, remportant l'argent au 3 mètres synchronisé, samedi soir, et procurant ainsi un troisième podium à l'équipe canadienne.

Quatrièmes à l'issue des qualifications, Abel et Heymans n'ont commis aucune erreur significative en finale pour obtenir un total de 321,90 points. Les Chinoises He Zi et Wu Minxia, championnes olympiques, ont été à la hauteur de leur statut pour ravir l'or avec 435,30 points. Les Italiennes Tania Cagnotto et Francesca Dallape (317,40) ont complété le podium.

Abel, 20 ans, et Heymans, 30 ans, se réjouissaient surtout d'avoir fait jeu égal avec leurs rivales chinoises sur les deux premiers plongeons de base. « C'est vraiment rare », a souligné Heymans.

« On a travaillé beaucoup sur ces plongeons de base et ça a porté ses fruits », a ajouté Abel, qui s'en voulait d'avoir raté sa chance de photographier le tableau indicateur, où le Canada figurait devant la Chine...

En revanche, le plongeon arrière, au troisième essai, est celui qui a empêché le duo canadien de talonner davantage la Chine. « J'ai vraiment eu un bon départ, mais j'ai renversé un peu », a expliqué Heymans, que les juges n'ont cependant pas trop pénalisée (notes de 7,5, 8).

Grâce à leur pointage, qui surpasse le standard olympique, Abel et Heymans ont à toutes fins utiles confirmé que ce sont elles qui représenteront le Canada à cette épreuve aux Jeux olympiques de Londres, l'été prochain. D'ici là, elles visent l'amélioration de leurs entrées à l'eau.

Les Chinoises seront-elles intouchables ? Pas aux yeux de Mitch Geller, directeur technique de Plongeon Canada. « Je ne veux pas qu'elles cèdent le titre avant que la compétition commence », a-t-il expliqué.

« Elles seront dures à battre, a néanmoins convenu Abel. Ça reste des Chinoises, elles sont super bonnes. Oui, on se rapproche, mais notre équipe est quand même assez jeune. »

Alexandre Despatie (bronze 3 m) et Roseline Filion et Meaghan Benfeito (argent 10 m synchro) étaient montés sur le podium plus tôt cette semaine.

La soirée a commencé de façon magique pour le public britannique. En l'absence de l'ancien champion du monde Tom Daley, qui préférait se concentrer sur le synchro, Peter Waterfield s'est chargé du spectacle à la finale de la tour de 10 mètres. Le vétéran de 30 ans, septième au début de la dernière ronde, a réussi un plongeon fantastique (99 points) avant de cueillir le bronze après la déconfiture du Chinois Lin Yue (6e) sur le tout dernier plongeon.

Le raté d'Yue, qui conformait le podium de Waterfield, a été accueilli par des cris de joie par les quelque 3000 spectateurs. À la fin de la compétition, Waterfield s'est jeté dans les bras de ses coéquipiers. Le petit groupe a sauté sur place à la façon d'une équipe de soccer qui viendrait de gagner le Mondial. « Tout ce que j'avais à faire était de réussir mes plongeons et mettre la pression sur les autres plongeurs, a souligné Waterfield. La foule a fait du bruit, ce qui a créé la pression. Sans elle, je n'aurais jamais gagné de médaille. »

L'extraordinaire Qiu Bo a sauvé l'honneur de la Chine, qui pour la première fois de la Coupe du monde, n'a pas gagné les deux principales médailles dans une épreuve individuelle. Bo a été à la hauteur de son statut de champion du monde, s'imposant par plus de 50 points sur le Russe Victor Minibaev, médaillé d'argent. Bo a reçu six notes de 10 pour son plongeon arrière. Un seul juge a osé lui octroyer un 9,5...