Les plongeurs redoutent les rondes préliminaires dans les grands championnats en raison de leur durée interminable. Lundi après-midi, il y avait par exemple 40 partantes à la tour de 10 mètres à la Coupe du monde de Londres. À cinq plongeons chacune, l'affaire a duré presque trois heures.

Le défi pour les plongeuses - les journalistes aussi, soyons honnêtes - est de rester concentré et de maintenir son niveau d'énergie entre chaque ronde, qui dure plus d'une demi-heure. La tâche est d'autant plus difficile pour celles qui sont tout au bout de la liste. Le hasard a voulu que la Lavalloise Roseline Filion soit la 40e et dernière inscrite, lundi. Il s'est donc écoulé une heure et quart entre la fin de son échauffement et son premier plongeon.

Qu'a-t-elle fait pour passer le temps? Elle a écouté un film sur son téléphone intelligent: L'Arnaqueur, comédie romantique française avec Romain Duris et Vanessa Paradis.

Émilie Heymans a été la première à utiliser cette stratégie dans l'équipe canadienne. Avec l'expérience, la vice-championne olympique à la tour s'est rendu compte qu'elle souffrait d'épuisement mental vers la fin des rondes. Regarder un film, «ça permet de penser à autre chose et surtout ça fait passer le temps», a expliqué celle qui s'élance du 3 m depuis les Jeux de Pékin.

En tout cas, L'Arnaqueur a porté chance à Filion, qui n'a pas volé sa place pour la demi-finale, réservée aux 18 premières. Arrivée 22e après deux essais, elle est remontée jusqu'à la 9e place. «Je suis contente d'être passée au travers», a commenté Filion, qui a eu le temps d'écouter l'intégralité du film (105 minutes) qu'elle recommande par ailleurs (deux étoiles et demie, selon mon éminente collègue Émilie Côté).

Solide du début à la fin, la Montréalaise Meaghan Benfeito a fini cinquième. «Ce n'était pas extraordinaire, mais je vais le prendre pour des préliminaires», a-t-elle indiqué.

Benfeito est heureuse d'avoir rebondi après une prestation en deçà de ses attentes au Grand Prix de Rostock, il y a 10 jours, où elle s'est arrêtée en demi-finale.

Pour ce premier bain à Londres, l'athlète de 22 ans a surtout regretté ses entrées à l'eau, qui ont manqué d'autorité. La faute peut-être à une tendinite au coude gauche, qui l'ennuie depuis presque un mois. Elle refuse cependant de s'en servir comme excuse. «Ça ne m'empêche pas de faire de bonnes entrées, a assuré Benfeito. C'est juste que là, je n'ai vraiment pas été assez solide.»

Les demi-finales seront présentées mardi matin et les finales en soirée. Benfeito et Filion ont déjà assuré la représentation canadienne pour les Jeux olympiques en terminant respectivement quatrième et huitième aux derniers Mondiaux de Shanghai, en juillet. Ça aide à conjurer le stress.