Ce n'est certainement pas de cette position que rêvait Audrey Lacroix à exactement un an de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Londres.

Pour la première fois depuis 2005, la nageuse de Pont-Rouge a été exclue de la finale du 200 mètres papillon des Mondiaux en grand bassin. Elle a pris le 12e rang des demi-finales, hier soir, à Shanghai.

«Je n'ai pas été en mesure de vraiment démontrer ce que j'étais capable de faire. Ça allait très bien à l'entraînement depuis quelques jours. Ça a été une journée un peu difficile pour moi», a reconnu Lacroix en téléconférence.

Qualifiée 12e en 2:08,88, Lacroix n'a pas été en mesure de passer à la vitesse supérieure, reproduisant pratiquement la même course en demi-finale (2:08,70). La huitième et dernière finaliste, l'Australienne Stephanie Rice, est passée en 2:07,32. La Québécoise estimait ce temps à sa portée, d'autant qu'elle l'avait réussi l'automne dernier, en route vers une médaille d'argent aux Jeux du Commonwealth, à New Delhi.

Cinquième aux Mondiaux de 2007 et septième en 2009, Lacroix court après un temps-canon depuis qu'elle est passée du club CAMO au centre national de la piscine olympique, il y a un an et demi. Sous la gouverne de l'entraîneur Benoit Lebrun, elle s'est appliquée cette saison à modifier son style, réduisant notamment l'amplitude de son ondulation.

«Je me suis clairement améliorée du point de vue de la technique, entre autres sur les virages, mais il y a d'autres choses à travailler pour obtenir des performances constantes», a expliqué Lacroix, malheureuse demi-finaliste aux JO de Pékin en 2008.

La nageuse de 27 ans a aussi indiqué avoir été ralentie par des ennuis de santé dont elle a préféré taire la nature. «Le repos va aider, a dit Lacroix. Il y a eu beaucoup de compétitions cette année. Ça a été un peu dur sur le plan physique.»

Katerine Savard, l'autre Canadienne inscrite au 200 m papillon, a pris le 17e rang des préliminaires, ratant la coupe par trois centièmes. Elle est partie en force, mais a considérablement faibli dans les derniers mètres, arrêtant le chronomètre à 2:09,41, à une demi-seconde de son meilleur temps réussi au début du mois à la Coupe du Québec.

L'argent pour Cochrane

Ryan Cochrane a pour sa part démontré pourquoi il était la valeur sûre (la seule?) de la natation canadienne, offrant une première médaille à l'équipe à Shanghai. Certes, il a gagné l'argent au 800 m, une épreuve non olympique, mais il s'agit là d'une excellente indication de son potentiel pour le 1500 m ce week-end.

En 7:41,86, le médaillé olympique de Victoria a amélioré de six centièmes son record canadien, réalisé en 2009 dans une pelure de polyuréthane. Ce ne fut pas suffisant pour détrôner le géant chinois Sun Yang, nouvelle sensation du demi-fond aquatique, qui s'est imposé en 7:38,57.

«Ça a été une bonne course, a analysé Cochrane. J'étais content d'être dedans jusqu'à la marque des 600 ou 700 mètres. Sun Yang s'est sauvé à la fin, mais je crois que ce sera plus serré au 1500 mètres.»

Brent Hayden s'est pour sa part frayé un chemin jusqu'à la finale du 100 m libre. Très discret cette saison, l'ex-champion mondial (2007) a réalisé le quatrième temps des demi-finales, un effort de 48,30. Premier qualifié en 47,90, l'Australien James Magnussen tentera ce matin (en soirée à Shanghai) de confirmer son statut de nouveau tsar du sprint.