À l'occasion des Mondiaux 2011, le nageur américain Michael Phelps revient en Chine, lieu de son invraisemblable exploit avec ses huit médailles d'or aux JO 2008, déterminé à faire oublier deux années en demi-teinte et à lancer au mieux ce qui sera sa dernière saison.

En 2008, à Pékin, l'enfant de Baltimore était entré dans la légende en battant le record de Mark Spitz (7 médailles d'or aux JO de Munich en 1972), devenant l'athlète le plus titré de l'histoire des Jeux avec un total de 14 médailles d'or, depuis ses débuts à Sydney en 2000.

Trois ans plus tard, l'extraterrestre remet les pieds en Chine, à Shanghai cette fois-ci, avec l'ambition de compléter son impressionnante collection de 22 titres mondiaux, mais baigné d'incertitudes sur son niveau réel après deux années où son assiduité à l'entraînement n'a pas été optimale.

«Pouvoir revenir ici (en Chine), c'est extrêmement excitant», a-t-il admis samedi en conférence de presse. «J'ai énormément de bons souvenirs ici. Ca va être une semaine difficile. Mais je me sens bien dans l'eau et prêt pour la compétition.»

Pendant deux ans, les photos de son triomphe de Pékin, les huit médailles d'or sanglés autour du cou, ont été éclipsées dans les médias par des histoires plus «people», rumeurs sur sa vie amoureuse ou images en 2009 d'un Phelps fumant de la marijuana.

L'Américain admet sans peine qu'il a eu du mal à retrouver sa concentration après les JO. Il a aussi essayé, puis finalement rejeté, une nouvelle technique de nage destinée à le rendre meilleur sur 100 m libre. Aux Mondiaux 2009 à Rome, seul son talent brut lui a permis de repartir avec cinq médailles d'or.

«À nouveau moi-même»

Avec une année 2010 sans compétition internationale, sa motivation s'est encore plus effritée. Il aborde ces Mondiaux après avoir connu depuis avril trois défaites consécutives sur 200 m papillon, sa distance de prédilection sur laquelle il était resté invaincu pendant neuf ans.

«Je suis en bien meilleure forme que l'an passé», assure-t-il pourtant. «L'an dernier ça a été très frustrant, parce que je ne crois pas que je savais quoi penser ou quoi attendre. Mais cette année, je me sens en confiance. Au fil du temps, j'ai été capable de comprendre combien il fallait que j'arrête d'être fainéant. Je me sens à nouveau moi-même.»

À 26 ans, Phelps est entièrement tourné vers les JO de Londres, son ultime défi avant de raccrocher. «Ces dernières années n'ont pas été ce qu'on en attendait, mais quoi qu'il se soit passé il faut bâtir à partir de là et avancer.»

«Cette année, il y a eu des avancées, des progrès qui vont être importants pour l'an prochain. J'espère être en avance sur mon programme, mais cette semaine va être un réel test. Ce qui va se passer ici décidera de ce qu'on doit travailler pour Londres», ajoute-t-il.

«Je sais qu'il me reste une année et ça va être une bonne année», prédit-il. «Je suis excité à l'idée de ce qui va se passer et je vais m'amuser». Phelps est inscrit dans cinq courses individuelles. Le 200 m quatre nages, qui l'opposera à son compatriote Ryan Lochte, promet d'être l'un des grands moments de la semaine.