Pour être sur le plot de départ aux Mondiaux de natation à partir de dimanche, voire même aux Jeux olympiques de Londres, Cesar Cielo, le roi du sprint brésilien, doit convaincre mercredi à Shanghai le Tribunal arbitral du sport (TAS) que son contrôle positif à un diurétique en mai n'a rien à voir avec du dopage.

Le champion olympique et du monde du 50 m joue gros. Suspension ou pas suspension? Et si oui de quelle durée et démarrant à quelle date?

Contrôlés positifs au furosémide lors d'une compétition nationale, Cielo et ses trois compatriotes, Nicolas dos Santos, Henrique Barbosa et Vinicius, s'en sont tirés jusqu'alors par un simple avertissement de la Confédération brésilienne des sports aquatiques (CBDA).

Une décision trop clémente au goût de la Fédération internationale (FINA) qui a décidé de porter les cas devant le TAS en réclamant une période de suspension et l'annulation de leurs résultats depuis la date de leurs contrôles, le 7 ou 8 mai.

Contrairement à l'affaire Contador, qui passera devant la cour suprême du sport début août, plus d'un an après sa victoire dans le Tour de France, les parties ont opté pour une procédure accélérée. Cielo sera ainsi fixé quelques heures avant le début des Mondiaux dimanche, sans le risque qu'un éventuel titre soit rayé par ordre du tribunal quelques mois plus tard.

Quelques heures à la défense

Mondiaux obligent, l'audience se tiendra à Shanghai mercredi, pendant une demi-journée, avec certaines parties et témoins autorisés à participer par vidéo conférence. Les trois arbitres du TAS doivent rendre au plus tard leurs décisions vendredi soir, heure de Lausanne, où siège le TAS normalement.

Les nageurs et leurs avocats ne disposent donc que de quelques heures pour démontrer au panel d'arbitres que les traces de furosémide retrouvées dans leurs urines proviennent d'une contamination comme ils le clament.

La CBDA avait assuré que les quatre hommes avaient pu fournir des «explications détaillées» tendant à montrer que le complément alimentaire qu'ils prenaient depuis plusieurs mois avait été contaminé lors de sa préparation dans une pharmacie.

À voir maintenant si les arbitres du TAS adhèreront à ces «explications détaillées». Sinon, ils peuvent décider de lui infliger une suspension assez longue pour priver Cielo des Championnats du monde où le double médaillé d'or 2009 est attendu comme l'une des stars qui peuvent affoler les chronos.

Toute suspension supérieure à six mois le priverait aussi des Jeux de Londres l'été prochain. La règle 45 de la charte olympique stipule en effet qu'un athlète suspendu plus de six mois pour une infraction aux règles antidopage est interdit de concourir aux Jeux olympiques qui suivent l'expiration de la sanction.

Une règle cependant contestée par le comité olympique américain et dont la validité juridique doit être encore examinée par le même Tribunal arbitral du sport en août...