Émilie Heymans s'est libérée d'un poids mardi matin. Elle a passé le dernier examen de son baccalauréat en commercialisation de la mode, amorcé six ans plus tôt.

La plongeuse de 29 ans peut maintenant se consacrer totalement au dernier grand objectif de sa carrière sportive, les Jeux olympiques de Londres, à l'été 2012. Il lui reste un an et demi. Ça ne sera pas trop.

Si Heymans ne s'ennuie pas de la tour de 10 mètres - «c'est trop épeurant!» - elle n'a pas le sentiment d'avoir achevé sa conversion au tremplin de 3 mètres.

«Il faut juste que je prenne confiance en moi sur le 3 mètres», a-t-elle expliqué, hier, en marge de la conférence de presse de la Coupe Canada de plongeon, qui se déroulera d'aujourd'hui à dimanche au Parc olympique de Montréal.

Venant de la vice-championne du monde de la spécialité, ça surprend. Heymans s'explique. Pendant des années, le 3 mètres a été une sorte d'épreuve boni, qu'elle menait presque en dilettante, même si elle figurait déjà parmi les meilleures au monde. Le 10 mètres est resté sa priorité jusqu'à sa médaille d'argent aux Jeux de Pékin, en 2008.

Elle répétait pratiquement les mêmes plongeons à la tour depuis 2001, tandis qu'elle se consacre totalement au tremplin depuis l'automne 2008.

«Les enjeux sont un peu différents», constate Heymans, privée de podium individuel lors des quatre épreuves de la Série mondiale, compétition sur invitation qui s'est conclue la semaine dernière au Mexique. «Il faut que je m'ajuste un peu par rapport à ça. J'ai encore un an et demi pour le faire avant les Jeux.»

Pour Heymans, la route vers Londres commence ce matin avec les préliminaires du 3 mètres à la Coupe Canada. Ce sera l'occasion de se qualifier en vue des Championnats du monde de Shanghai, en juillet prochain. Les deux premières seront sélectionnées.

En dépit de son statut et de son expérience, Heymans se dit passablement stressée. Elle se méfie des plus jeunes «qui souvent n'ont rien à perdre». Sa partenaire de synchro, Jennifer Abel, 19 ans, est une valeur sûre et fait déjà partie du gratin mondial. Pamela Ware, 18 ans, et Jo-Annie Dubois, 17 ans, chercheront à déloger leurs rivales plus établies.

«On a toutes pas mal hâte que la fin de semaine soit finie...», a résumé Heymans.

Despatie en attente

Il y aura un spectateur particulièrement attentif pour les préliminaires du 3 mètres masculin, demain matin. Alexandre Despatie, blessé à un genou, saura alors s'il peut envisager une participation à l'épreuve individuelle aux Mondiaux de Shanghai.

La sélection est en effet conditionnelle à la réalisation d'un pointage minimal, fixé à 425 points pour le 3 m masculin. En l'absence de Despatie et de son partenaire de synchro, Reuben Ross, indisposé par des maux de dos, les candidats sont plus rares. François Imbeau-Dulac, 20 ans, de Saint-Lazare, et le vice-champion national Cody Yano, une recrue de 19 ans originaire d'Edmonton, sont les mieux placés.

Si un poste reste ouvert, il pourrait être comblé par Despatie, qui se remet bien de sa tendinite au genou gauche. «J'ai recommencé à utiliser mes jambes un peu, a expliqué le triple champion du monde. Je ne fais pas de sauts d'appel, mais de petits bonds sur le tremplin. Je me teste un peu. S'il y a des signaux de douleur, comme ça m'est arrivé, je ralentis.»

Dans un monde idéal, Despatie vise un retour pour le Grand Prix d'Allemagne, à la fin mai.