Même si un shérif de Caroline du Sud rassemblait assez d'éléments pour des accusations reliées à la marijuana contre la vedette de la natation Michael Phelps, il pourrait être difficile de leur faire tenir la route, font valoir des avocats de la défense.

Les avocats de deux personnes ont dit jeudi que leurs clients sont parmi huit individus arrêtés la semaine dernière et interrogés longuement à propos de la fête en novembre, près de l'Université de la Caroline du Sud, où Phelps a été photographié fumant à partir d'une pipe à marijuana. Les deux individus étaient à l'époque locataires de la maison où s'est déroulée la fête.

Les efforts déployés pour amener Phelps devant la justice, pour ce qui ne pourrait être plus qu'une accusation mineure liée aux drogues, semblent poussés à l'extrême en comparaison à des dossiers semblables, ont dit les avocats. Certains se demandent s'il n'y aurait pas un excès de zèle de la part du shérif parce que l'affaire implique une célébrité.

«Je n'ai jamais vu quelqu'un y mettre autant d'efforts, a confié Jack Swerling, un avocat de la défense de la Caroline du Sud. Je connais Leon Lott, c'est un gars qui a le sens de l'honneur. Ca fait plus de 30 ans que je le connais. Mais les efforts dans ce dossier-là sont hors de l'ordinaire pour des cas de simples possessions.»

Après que la photo de Phelps ait été publiée, le 1er février, le shérif Lott, du comté de Richland, a dit que son bureau enquêterait et porterait peut-être des accusations contre Phelps, sans préciser quelle serait leur nature, le cas échéant. Les autorités ont été peu loquaces depuis ce temps - le shérif a une fois de plus refusé de parler aux médias, jeudi.

Lott a fait de la lutte aux drogues une partie importante de sa carrière. Il a gradué d'officier de patrouille à capitaine de la section des narcotiques, au début des années 1990. Il était reconnu pour porter des habits comme ceux des agents de la série télé «Miami Vice», et conduisait une Porsche qui avait été saisie d'un trafiquant de drogues. Il est devenu shérif en 1996.

Les avocats des deux hommes ont dit que leurs clients ont été interrogés presque exclusivement au sujet de Phelps et accusés de méfait pour possession de marijuana.

Les avocats de la défense Dick Harpootlian et Joseph MuCulloch ont dit que les adjoints du shérif ont fouillé au moins deux maisons. Les hommes ont dit à leurs avocats que les fouilles ont pris l'allure de saisies majeures de drogues, 12 adjoints faisant irruption avec leurs armes déployées et saisissant de petites quantités de marijuana des personnes arrêtées. Plusieurs ordinateurs et articles de rangement ont également été saisis, a dit Harpootlian.

Les enquêteurs semblent essayer de bâtir le dossier contre Phelps à partir d'autres personnes - ce que l'on voit normalement dans les cas impliquant le trafic de grandes quantités de cocaïne ou méthamphétamine, pas pour quelqu'un qui a fumé de la marijuana il y a plusieurs mois, a dit Chip Price, un avocat de Greenville dans le nord de l'état, qui compte 33 ans d'expérience dans les dossiers impliquant de la drogue.

«Je n'ai jamais rien vu de tel pour une simple histoire de marijuana», a dit Price.