Lionel Finance, entraîneur d'Erik Guay depuis quatre ans, ne reviendra pas avec l'équipe canadienne de ski alpin la saison prochaine.

À son grand désarroi, Finance a appris que son contrat ne serait pas prolongé au lendemain de la conquête dramatique du globe de cristal du super-G par Guay, il y a un mois, à Garmisch-Partenkirchen. Le Français était entraîneur-chef de l'équipe masculine de vitesse depuis 2006.

 

À première vue, Finance semble avoir payé pour l'absence de médailles aux derniers Jeux olympiques de Vancouver. Or, son approche ne faisait pas l'affaire de tous, à commencer par Guay lui-même.

«J'ai fait du bon travail avec lui, surtout dans la dernière année, mais ce n'est vraiment pas mon genre d'entraîneur», a confié Guay en entrevue téléphonique, hier. «Lionel est un bon gars, il a quand même fait avancer l'équipe, mais je pense que ce n'est pas une mauvaise chose qu'on change d'entraîneur pour les prochaines années et en vue des Jeux de Sotchi.»

Avant les finales de la Coupe du monde de Garmisch, Guay savait déjà que Finance ne serait pas de retour. Selon Guay, la communication sur les pentes n'était pas optimale, en particulier lors des trois premières années de leur collaboration.

Le descendeur de Mont-Tremblant préfère la manière simple et directe de son entraîneur précédent, l'Autrichien Burkhard Schaffer, ou même de son père Conrad, qui l'a dirigé pendant plusieurs années: «Si mon père voit que je skie mal, ça ne lui prendra pas cinq minutes pour m'expliquer ce qu'il a en tête. Ça va être deux-trois petites choses et that's it, on travaille là-dessus et on retourne en ski. Tandis qu'avec Lionel, il expliquait longtemps et en profondeur. Mais j'étais plus confus qu'autre chose après.»

Après «quatre années de bonheur» au Canada, Finance s'explique mal son congédiement, qu'il a appris de la bouche de Paul Kristofic, entraîneur-chef de l'équipe masculine. «C'est difficile à avaler, dans le sens où j'avais construit quelque chose de bien, une belle équipe, et puis j'ai senti que l'herbe m'a été un peu coupée sous le pied», a constaté Finance, joint en Europe hier.

 

Son successeur déjà choisi

Finance présume que l'absence de médailles à Vancouver, où Guay a fini deux fois cinquième, a pu lui coûter son poste. «À partir du moment où on prend une équipe et qu'on ne ramène pas, entre guillemets, les résultats pour lesquels on a été embauché, il faut s'attendre à en subir les conséquences, a-t-il convenu. Mais bon, j'ai été le seul à en subir les conséquences.»

De son côté, Kristofic affirme qu'il serait «injuste» d'expliquer le non-renouvellement du contrat de Finance par ce qui s'est passé en février à Whistler. Son départ s'inscrit plutôt dans un processus normal de renouvellement en sport amateur à la fin d'un cycle olympique.

Le successeur de Finance a déjà été choisi et son identité sera dévoilée dans quelques semaines. Il proviendra des rangs de l'équipe actuelle d'entraîneurs de vitesse, a fait savoir Kristofic. Parmi ceux-ci, l'Américain John McBride, l'ancien entraîneur de Bode Miller embauché par Canada Alpin l'automne dernier, paraît le mieux placé.