À l'issue des sélections olympiques canadiennes qui prenaient fin dimanche après-midi à Montréal, six patineurs et patineuses ont décroché un poste au sein de l'équipe provisoire pour les JO 2018.

Samuel Girard, Charles Hamelin, Charle Cournoyer, Kim Boutin et Kasandra Bradette du Québec, ainsi que Jamie McDonald, de Colombie-Britannique, porteront les couleurs du Canada à PyeongChang, en Corée du Sud. Pour quatre d'entre eux, il s'agira d'un baptême olympique. 

Jusqu'à la dernière seconde, une trentaine d'athlètes ont bataillé ferme sur la glace de l'aréna Maurice-Richard, offrant un spectacle fort en émotions. Les recrues québécoises ont littéralement volé la vedette.

L'équipe provisoire, marquée par une relève explosive, a été présentée lors d'une cérémonie spéciale sur la glace. Pour l'occasion, une vingtaine d'anciens olympiens étaient sur place.

Deux hommes et deux femmes s'ajouteront à l'équipe finale dont la composition sera annoncée le 30 août.

«Je ne le réalise pas encore»

Girard, de Ferland-et-Boilleau, a confirmé son rôle d'héritier de Hamelin chez les hommes, même si «la locomotive de Sainte-Julie» a réussi à faire la barbe au jeunot en remportant la dernière course de la semaine.

Hamelin a privé Girard du triplé au 1000 m en ayant le dessus dans une finale endiablée.

«Charles a bien patiné lors de la dernière course, a reconnu Girard, qui est âgé de 21 ans et qui avait signé une troisième victoire au 500 m plus tôt dans la journée. C'était sa dernière course au niveau canadien et je suis fier d'y avoir participé et de l'avoir vu gagner.»

Environ 24 heures après avoir confirmé sa première participation aux Olympiques, Girard cherchait encore ses mots pour exprimer ce qu'il ressentait.

«Je ne le réalise pas encore, a-t-il dit. C'est le rêve de tout athlète amateur d'aller aux Jeux. De me rendre là, c'est un objectif qui vient d'être atteint et je vais vouloir bien faire là-bas.

«À mes parents et ma famille, je veux simplement leur dire merci d'avoir cru en moi.»

De son côté, Hamelin en sera à ses quatrièmes Jeux olympiques. Il a déjà trois médailles d'or et une d'argent à son palmarès et il a laissé entendre que la fin de sa carrière approchait peut-être.

«En 2006 (à Turin), c'était une surprise pour moi de me qualifier, a raconté Hamelin, maintenant âgé de 33 ans. Si on m'avait dit en 2006 que je participerais un jour à mes quatrièmes Jeux... c'est exceptionnel. C'est une expérience que je vais vivre avec le sourire et beaucoup de plaisir avec les gars et les filles de l'équipe.»

Hamelin a confirmé sa place au sein de l'équipe en signant une victoire et une deuxième place au 1500 m, ainsi qu'une victoire et une troisième place au 1000 m.

De son côté, Cournoyer, qui est âgé de 26 ans, participera à ses deuxièmes Jeux olympiques, lui qui avait gagné le bronze au 500 m aux Jeux de Sotchi, en 2014. Il a terminé deux fois deuxième au 1000 m et deux fois troisième au 500 m pendant les sélections.

Un trio de recrues

En l'absence de Marianne St-Gelais, blessée à l'entraînement avant la compétition, et Valérie Maltais, tombée au combat mercredi, la relève a aussi fait sa place chez les femmes.

Boutin, de Sherbrooke, MacDonald, de Fort St. James, en Colombie-Britannique, et Bradette, de Saint-Félicien, en seront toutes les trois à leur première participation aux Olympiques.

«Kim (Boutin) est une fille que l'on voyait monter rapidement depuis plusieurs années, a noté l'entraîneur de l'équipe féminine et ancien double médaillé olympique à Albertville en 1992, Frédéric Blackburn. Elle a commencé à chauffer les fesses à Marianne la saison dernière. Mais toutes nos filles s'entraînent chaque jour pour s'améliorer. Cette semaine, elles ont été récompensées pour leur travail.»

Les émotions étaient fortes pour le trio de recrues, même pour Boutin, qui a refusé de baisser l'intensité dimanche même si son billet pour Pyeongchang était déjà en poche.

«Je pense que le fait d'avoir commencé la semaine en force m'a aidée, a la patineuse de 22 ans qui a complété des triplés au 500 m et au 1000 m, dimanche. J'ai gardé la même ligne directrice par la suite. Ça aurait été facile de me dire que je pouvais relaxer une fois que j'avais ma place, mais je suis restée dans ma bulle et je me suis concentrée sur le travail à faire.»

MacDonald,qui est aussi âgée de 22 ans, a terminé au deuxième rang du classement général avec deux deuxièmes places au 1500 m et des deuxièmes et troisièmes positions autant au 500 m qu'au 1000 m.

De son côté, Bradette, 27 ans, a signé deux deuxièmes places au 500 m, ainsi qu'une deuxième et une troisième place au 1000 m.

«Avant, c'était seulement un idéal que je ne pensais pas atteindre, a mentionné Bradette au sujet du rêve olympique. J'ai mis les efforts et j'ai trouvé des solutions à chaque fois que j'avais des difficultés. J'ai ensuite vu que je pouvais y parvenir.»

Toute l'équipe canadienne aura maintenant la tâche de qualifier un maximum de trois patineurs canadiens dans chaque distance aux Jeux de Pyeongchang, ainsi que les équipes de relais. L'équipe canadienne aura quatre arrêts du circuit de la Coupe du monde cet automne pour le faire.

Décision à venir pour François Hamelin, St-Gelais et Maltais

En plus de St-Gelais et Maltais, le vétéran François Hamelin a aussi été incapable de compléter la semaine, victime d'une chute samedi.

Les trois patineurs devraient cependant hériter de trois des quatre autres places disponibles au sein de l'équipe via une demande d'exemption ou un choix discrétionnaire des entraîneurs.

L'identité des quatrièmes et cinquièmes membres de chaque côté sera dévoilé le 30 août.

- Avec La Presse Canadienne