Le relais masculin canadien en patinage de vitesse courte piste tentera de mettre fin à une année de déboires, en fin de semaine, à l'occasion des Championnats du monde qui auront lieu à Moscou, en Russie.

Historiquement une des puissances mondiales, l'équipe masculine canadienne n'est plus l'ombre d'elle-même depuis les Jeux olympiques de Sotchi, l'an dernier. C'est comme si la chute bête de François Hamelin lui avait jeté un sort.

C'était la première fois depuis les Jeux de Lillehammer, en 1994, que les gars étaient exclus du podium olympique. Aux Mondiaux à Montréal, peu de temps après, ils ont été écartés de la finale.

«Nous sommes censés figurer parmi les meilleures équipes au monde, mais nous sommes actuellement classés sixièmes. C'est inacceptable», lance le vétéran Guillaume Bastille.

«Depuis Sotchi, nos performances sont loin de ce que nous pouvons faire, et c'est décevant, continue-t-il. Il y a eu beaucoup de chutes, d'erreurs et de malchances. Je me demande toutefois si la malchance est la principale explication.»

Cette saison, les insuccès se sont poursuivis. L'exception en six compétitions de la Coupe du monde a été une deuxième place à Séoul, en Corée du Sud.

«Tous les autres pays se sont améliorés, reprend Bastille. De notre côté, je ne sais pas si nous avons stagné, ou si nous nous sommes mal adaptés. Nous exécutons moins bien nos stratégies. Nous nous sommes questionnés sur ce que nous devions faire, et nous essayons de modifier des choses. Mais ce n'est pas facile, en raison du calendrier chargé et du temps qu'il faut consacrer aux épreuves individuelles à l'entraînement.»

À Moscou, Bastille et un autre vétéran, Olivier Jean, tous deux membres du relais médaillé d'or aux Jeux de Vancouver en 2010, agiront à titre de réservistes. Ils entoureront Charles Hamelin, Samuel Girard et Patrick Duffy, qui se sont qualifiés pour les épreuves individuelles.

Pour Bastille, qui n'a pas fait partie de l'équipe canadienne olympique en 2014, ce retour aux Mondiaux représente un bel accomplissement, à l'âge de 30 ans. L'athlète de Rivière-du-Loup va décider ensuite s'il poursuit sa carrière sportive ou s'il fait son entrée sur le marché du travail. Il vient de compléter une maîtrise en sciences de la terre, profil environnemental.

«Tant que je tourne en rond, je ne me pose pas trop de questions...», résume-t-il, en riant.

Maltais, comme Bastille

Comme Bastille chez les hommes, Valérie Maltais est confinée à ne prendre part qu'à l'épreuve féminine de relais à titre de numéro quatre au sein de l'équipe canadienne.

Suivant une année olympique occupée, la patineuse native de La Baie, au Saguenay, a consacré plus d'énergie cette saison à compléter ses études collégiales en diététique qu'à l'entraînement.

«Je serai plus assidue l'an prochain, promet-elle, et j'essaierai de revenir à mon meilleur niveau. Mon objectif demeure une participation aux Jeux de la Corée du Sud en 2018. D'ici là, je suis fin prête à mettre toute la gomme et à aider l'équipe de relais aux Mondiaux. Je n'ai pas négligé ma préparation.»

L'équipe féminine, classée troisième au monde, a obtenu de bons résultats cette saison, incluant une première position à Dresden, en Allemagne.

«Une médaille d'or qui n'a pas eu la saveur habituelle parce que les Coréennes et les Chinoises n'étaient pas de la grande finale, précise Maltais, médaillée d'argent olympique au relais à Sotchi. Quand bien même, nous croyons en nos chances de vaincre ces deux pays dans n'importe quelle compétition et c'est ce que nous viserons de faire aux Mondiaux.»

Marianne St-Gelais est la figure de proue du relais féminin, avec les jeunes Kim Boutin et Kasandra Bradette. Genève Bélanger complète le quintette féminin.

Après les Championnats du monde, Maltais tentera sa chance en patins à roues alignées afin de mériter sa qualification en vue des Jeux panaméricains qui se tiendront à Toronto, cet été.

«La compétition aux Jeux panam ne s'étend que sur deux jours. Ça n'affecterait pas trop mon programme d'entraînement sur la glace», conclut l'athlète âgée de 24 ans.