La brouille entre certains des meilleurs patineurs de vitesse en longue piste du pays et Patinage de vitesse Canada (PVC) s'est éclaircie, jeudi, quand la fédération nationale a accordé un répit temporaire aux athlètes en n'introduisant pas cette saison des frais d'équipe, comme elle l'entendait.

Faisant face à un manque à gagner de 1 million $ pour son budget 2014-15, PVC songeait à imposer des frais d'équipes de 1200 $ par patineur sur les équipes nationales et de développement en longue et courte pistes cet hiver.

Cette possibilité était si impopulaire que certains patineurs de longue piste ont sacrifié leur allocation mensuelle de Sport Canada afin de protester. Cette situation a aussi entraîné un bris de confiance entre certains athlètes et la fédération, située à Ottawa.

Après un article publié par La Presse Canadienne jeudi matin, le chef de la direction de PVC, Ian Moss, a indiqué dans un courriel que les athlètes n'auront pas à payer ces frais d'équipe cette saison, mais qu'ils pourraient avoir à le faire en 2015-16.

Cette concession de la part de la fédération a soulagé Ivanie Blondin, gagnante de cinq médailles à ses quatre premières Coupes du monde cette saison, et le quadruple médaillé olympique Denny Morrison.

«C'est certain que ça fait une grosse différence, a dit Blondin. Je pense que c'est une excellente nouvelle, mais nous devons maintenant trouver une solution pour la saison prochaine et trouver cet argent pour notre équipe. S'il faut faire des collectes de fonds ou quoi que ce soit, au moins, nous disposons maintenant de temps pour le faire. Si ces frais sont en place en 2015-16, nous aurons eu le temps de nous y préparer et ils ne seront plus source d'inquiétude.»

L'instauration de ces frais aurait engendré de sérieux problèmes financiers pour certains athlètes. Le montant officiel de ces frais n'avait pas été déterminé par PVC, mais l'entente que doivent signer les athlètes avec leur fédération comprenait une clause stipulant qu'ils s'engageaient à les défrayer.

Blondin, Morrison et Laurent Dubreuil, qui a raflé quatre médailles en autant d'épreuves de 500 m en Coupes du monde cette saison, n'ont pas signé l'entente parce que le montant des frais d'équipe n'y est pas précisé, bien que le montant de 1200 $ ait été discuté de façon informelle. De signer ce contrat sans connaître le montant des frais est l'équivalent de signer un chèque en blanc, ont-ils argué.

Blondin, admissible à une allocation de 1500 $ par mois de Sport Canada, n'a pas reçu cette somme en décembre et janvier, puisqu'elle n'a pas signé ce contrat, ce qui lui occasionne de sérieux problèmes financiers.

«Dès que j'aurai reçu les papiers officiels, je signerai mes documents et les enverrai à Sport Canada afin de toucher mon financement, a déclaré la patineuse d'Ottawa. Il y avait trop d'incertitude et notre objectif était de se tenir debout pour notre équipe.

«Denny, Laurent et moi avons décidé que nous allions payer pour l'équipe et si ça signifiait de perdre notre financement, nous allions le faire. Ça fait deux mois qu'on est pris là-dedans.»

Les athlètes ont été informés de la possibilité que des frais d'équipe soient instaurés en octobre dernier, alors qu'il était trop tard pour eux pour trouver les fonds pour les payer.

«Ça enlève au moins la pression pour cette saison et nous donne tout le temps nécessaire de trouver un autre moyen de trouver cette somme, probablement en se trouvant un travail d'appoint, du financement participatif ou simplement de trouver de nouveaux commanditaires», a indiqué Morrison.

«Ça enlève le stress pour cette saison et nous permet de nous concentrer sur les résultats, ajoute-t-il, mais je crains que l'an prochain, ils soient deux fois plus élevés.»

Certains athlètes dans d'autres sports paient déjà ce type de frais à leur fédération pour aider à atténuer les coûts des voyages, des hôtels et du transport de l'équipement. Les lugeurs paient notamment 1800 $ en frais d'équipe cet hiver.