L'adage dit que derrière chaque grand homme se cache une grande femme. On pourrait facilement l'adapter et dire que derrière chaque olympien se cache une maman attentionnée.

C'est pourquoi Proctor & Gamble (P&G) a voulu rendre hommage mercredi à 11 mamans d'athlètes olympiques et paralympiques canadiens qui participeront aux Jeux olympiques d'hiver de Sotchi. Grâce au programme «Merci, maman», P&G va permettre à ces mamans d'aller encourager leur athlète préféré en Russie.

C'est le cas de Manon Goulet, la maman des patineurs de vitesse québécois Charles et François Hamelin. Celle qui a eu la chance d'encourager ses fils à Turin et Vancouver ne savait pas si elle allait pouvoir suivre à Sotchi en raison des coûts élevés.

«Au point de vue financier, ça nous a beaucoup aidés à prendre notre décision, a indiqué celle qui a longtemps partagé la vie d'Yves Hamelin, directeur du programme courte piste à Patinage de vitesse Canada et papa de Charles et François. Ça représentait des coûts très dispendieux. Avec la commandite, ça va nous aider comme parents à aller voir nos enfants performer (sic).»

«Ma mère a été de tous nos Jeux. Les premiers que j'ai faits à Turin, elle était là avec mon père. À Vancouver, elle était sur place avec plusieurs membres de notre famille pour nos deux victoires. Maintenant, elle sera aussi là à Sotchi», a raconté Charles, 29 ans, médaillé d'or au 500 m et au relais aux JO 2010 et actuel détenteur du record du monde sur 1000 m.

«D'avoir notre mère avec nous, à nos côtés, c'est essentiel à notre succès. Quand on est à l'extérieur du Canada, ça nous aide à avoir un peu plus le sentiment d'être à la maison. Ça nous apporte un peu de réconfort et ça nous aide à garder notre concentration sur tout ce qu'on a à faire. Ça nous enlève aussi un peu de pression. Quand on est avec elle, on ne jase pas nécessairement que de patinage de vitesse.»

Son frère François, 26 ans et aussi médaillé d'or du relais à Vancouver, abonde dans le même sens.

«Le plus beau moment qu'on a vécu dans notre carrière, c'est avec notre mère aux JO de Vancouver. De l'avoir avec nous afin de pouvoir revivre de beaux moments, ça n'a pas de prix pour nous. C'est évident qu'on la voulait avec nous à Sotchi. À Vancouver, c'était plus facile, car il y avait plein de programmes pour permettre aux athlètes de pouvoir amener leurs parents avec eux. Maintenant, pour Sotchi, c'était une toute autre histoire au niveau monétaire. C'est là que cette commandite fait la plus grosse différence. Elle nous offre une tranquillité d'esprit. On sait qu'elle va être avec nous, tout est réservé. Pour nous, ça représente bien plus que tout ce qu'ils ont fourni.»

Point de ralliement

En plus d'Yves, de Charles et de François, Mathieu Hamelin a également touché au patinage de vitesse. Manon Goulet n'avait donc pas le choix: elle a dû rapidement devenir le point d'ancrage où tout ce beau monde s'est rallié. Gestion des horaires scolaires et d'entraînement et planification des week-ends de compétitions ont été son apanage pendant de nombreuses années, en plus d'encourager, de consoler ou de rappeler à tout son monde qu'il y a autre chose dans la vie.

«Sans le forcer, involontairement, c'est exactement le rôle qu'elle a joué, se rappelle François. Nous, c'étaient l'école, l'entraînement et les amis. Quand elle voyait que ça n'allait pas bien dans le patin, elle nous ramenait dans le bon chemin. Elle nous parlait d'autres choses. Elle nous permettait de nous changer les idées et nous rappelait qu'il n'y a pas que ça dans la vie.»

«Il fallait doser les choses», a rappelé Mme Goulet. Et parfois serrer la vis. «Pour les leçons et les devoirs par exemple, je n'avais qu'à leur dire qu'il n'y aurait pas de patin s'ils ne sont pas faits. Je peux vous dire que les devoirs se faisaient, ce n'était pas trop long!»

Pendant ce temps-là, elle était affairée à préparer le prochain voyage.

«J'ai toujours été là, derrière eux. C'est toujours moi qui allait aux entraînements, j'étais toujours à l'aréna. S'il y avait quatre entraînements par semaine, j'y étais. Les week-ends, c'étaient les préparatifs pour les compétitions, qu'on soit à Ottawa ou à Chicoutimi. Nous voyagions trois fins de semaine par mois pour les compétitions, parce que les gars étaient dans des niveaux différents. Je les ai toujours suivis.»

Si papa Yves s'occupait de l'entraînement sur glace - il était du club de Sainte-Julie avant de passer à PVC -, maman Manon a peut-être davantage marqué l'approche mentale des frères Hamelin. Les deux hommes ont d'ailleurs souligné que le grand calme qu'ils affichent en compétition est dû à leur mère.

«Ma mère, c'est une personne qui est posée, peu importe le moment. Même si en-dedans d'elle-même, elle est hyper stressée, elle ne le laissera pas paraître à l'extérieur. Elle va nous mettre en confiance, même si elle ne l'est pas à 100 pour cent, juste par son calme, a noté Charles. C'est ce que j'ai appris d'elle. Même si dans une compétition le stress est vraiment intense, je réussis à demeurer posé. Je suis capable de garder ma «poker face'. Ça affecte les adversaires.»

«J'ai l'air calme, mais je ne le suis pas, a tenu à rappeler Mme Goulet. Mais j'apprécie énormément ce que je vis avec mes enfants. Je crois que j'ai des enfants extraordinaires et que je vis des choses extraordinaires avec eux. Des parents d'athlètes olympiques, il n'y en n'a pas à tous les coins de rue.»