En plein coeur des vacances estivales, les patineurs de vitesse courte piste canadiens sont à pied d'oeuvre et se préparent fébrilement en vue des sélections pour les Jeux de Sotchi, étape cruciale qui servira à désigner les 10 athlètes qui formeront l'équipe olympique canadienne.

Du 7 au 18 août prochains à l'aréna Maurice-Richard de Montréal, les Charles Hamelin, Marianne St-Gelais et compagnie donneront le coup d'envoi à leur saison 2013-14 lors d'une compétition qui reproduira exactement le programme des Jeux olympiques, soit cinq jours de courses sur une période de 12 jours.

Les 32 patineurs - 16 hommes et 16 femmes - en lice pour obtenir leur place au sein de l'équipe disputeront chacune des épreuves olympiques - 500m, 1000m et 1500m - à trois reprises pendant ces sélections. Et pour éliminer les facteurs impondérables de la courte piste, seuls les deux meilleurs résultats sur chaque distance seront conservés pour établir le classement.

Cette formule, éprouvée avant les Jeux de Vancouver en 2010, est bénéfique à plusieurs niveaux selon Yves Hamelin, le directeur du programme courte piste.

« Tenir nos sélections au mois d'août comporte plusieurs avantages, a-t-il souligné, mercredi, en marge d'un entraînement. D'abord, cela nous permet de déléguer aux premières Coupes du monde de la saison les patineurs qui seront aux jeux, de leur permettre de se mesurer aux autres athlètes de pointe sur la scène internationale et de bâtir sur leurs performances jusqu'aux jeux. »

Elle permet également de protéger les athlètes contre une blessure éventuelle.

« En courte piste, les chutes sont fréquentes. Si un athlète est victime d'une commotion cérébrale ou d'une autre blessure qui prend quelques semaines à guérir, ça nous donne le temps de le remettre sur pied, de le ramener à un niveau de performance optimale et de s'assurer que nous ne compromettons pas sa contribution pour les Olympiques. »

À l'issue des sélections, on annoncera fin août l'équipe qui prendra part aux quatre Coupes du monde, dont les épreuves de qualification olympique à Turin, en Italie (7-10 novembre) et Kolomna, en Russie (14-17 novembre), ainsi qu'aux Jeux de Sotchi.

L'objectif avoué de l'équipe canadienne lors des deux épreuves de qualification olympique est de s'assurer la présence de trois athlètes au départ de chaque course individuelle à Sotchi. Pour y parvenir, il faudra se classer parmi les 32 premiers sur les distances de 500 et 1000 mètres et parmi les 36 premiers au 1500m. À Vancouver en 2010, on avait raté cette cible puisque le Canada avait qualifié seulement deux patineurs au 1000 mètres chez les hommes.

Charles Hamelin, double médaillé d'or à Vancouver et chef de file de l'équipe canadienne, aborde ces sélections en confiance même si sa dernière expérience avec ce genre d'exercice date de 2005.

« C'est un moment spécial pour moi. Je ne l'ai pas vécu avant les Jeux de Vancouver parce que j'étais déjà pré-qualifié (ndlr: en vertu de ses performances aux Championnats du monde la saison précédente). Après l'entraînement de cet été, je me sens en confiance pour les sélections. Ma forme actuelle va me permettre d'obtenir ma place pour les Jeux de Sotchi. »

Si les têtes d'affiche de l'équipe canadienne devaient assurer leur place, quelques jeunes patineurs cognent à la porte, dont le Longueuillois Charle Cournoyer, médaillé d'or des derniers Championnats du monde avec le relais canadien.

« Charle est en train de bâtir son expérience pour être en mesure de tirer son épingle du jeu dans des événements majeurs» a commenté Yves Hamelin au sujet de celui qui ne compte qu'une saison d'expérience au sein de l'équipe senior.

Comme c'est le cas à chaque quatre ans, les patineurs de vitesse courte piste devraient contribuer aux succès de l'équipe olympique canadienne à Sotchi. L'objectif avoué est de ramener cinq ou six médailles. À Vancouver, la récolte a été de cinq médailles (deux d'or, deux d'argent et une de bronze).