À pareille date l'an dernier, Marianne St-Gelais avait refusé de prendre le départ des épreuves individuelles aux Championnats du monde de Shanghai. Elle avait perçu comme une trahison le départ précipité de son entraîneur de longue date, le Français Sébastien Cros. La blessure a mis du temps à cicatriser.

«J'ai sûrement vécu ça plus intensément que tout le monde» a admis St-Gelais en entrevue téléphonique en prévision des Mondiaux de Debrecen, qui s'ouvrent aujourd'hui en Hongrie.

La vice-championne olympique ne cache pas qu'elle a eu dû mal à s'adapter au nouvel entraîneur Frédéric Blackburn. «En début d'année, ç'a été difficile d'être motivée, a dit l'athlète de 23 ans. Une chance que les filles étaient là. Les liens sont tellement tissés serré entre nous. Fred a fait des efforts, nous aussi. La frustration est partie, tranquillement.»

Dans ses propos, on devine que la confiance n'est pas complètement revenue. Cette saison, la patineuse de Saint-Félicien a été limitée à trois podiums au 500 m, elle qui avait gagné cinq courses de rang en 2010-2011. Cette année-là, elle avait pris le septième rang aux Mondiaux, un résultat vécu comme une énorme déception. «Je m'étais mis beaucoup de pression et je m'étais plantée royalement...»

St-Gelais focalise donc sur une finale au 500 m à Debrecen: «Je sais ce que je suis capable de donner, je connais mes adversaires, je sais que je peux rivaliser avec elles.» Cela inclut l'implacable Chinoise Meng Wang, auteure d'un record mondial il y a deux semaines en Allemagne.

St-Gelais était là, tout juste dans son sillage. «Si l'occasion est là, je vais la prendre. Je ne vais pas me contenter d'être deuxième. Est-ce que ça va arriver? Je ne sais pas. Pas de pression...»

Valérie Maltais, vice-championne mondiale, et Marie-Ève Drolet, aînée du groupe à 31 ans, seront les deux autres représentantes canadiennes dans les épreuves individuelles.