L'affaire Mathieu Giroux connaît de nouveaux rebondissements mais un règlement n'est pas encore trouvé.

Mercredi, un entretien de deux heures a été tenu à Montréal entre Giroux et Marie-Claire Rouleau. Dans une entrevue à La Presse mardi, la présidente du conseil d'administration de Patinage de vitesse Canada (PVC) avait annoncé son intention de rencontrer le plus tôt possible le patineur longue piste de 26 ans.

Mme Rouleau était accompagnée du directeur sportif de la fédération, Mark Mathies, et du directeur des athlètes au sein du conseil d'administration, Jean-François Monette.

«Nous avons la responsabilité et la volonté de trouver tous ensemble la solution», a déclaré Mme Rouleau dans un communiqué.

Les échanges de mercredi ont permis à chaque partie de faire part de leurs préoccupations. Rappelons que PVC a écarté Giroux de l'équipe nationale, en plus d'entreprendre des démarches pour le priver de sa prime mensuelle de 1500 $ versée par Sports Canada.

PVC reproche à Giroux de ne pas s'être établi dans un centre national d'entraînement, à Québec ou Calgary. Médaillé d'or en poursuite aux Jeux d'hiver de 2010, Giroux préfère demeurer à Montréal et poursuivre ses études en pharmacie tout en continuant à s'entraîner en vue des Jeux de Sotchi, en 2014.

L'approche punitive de PVC a suscité un tollé, sa conséquence directe étant d'empêcher un athlète d'élite de poursuivre ses études universitaires et de préparer son après-carrière.

Une source près du dossier a déclaré à La Presse qu'il restait «du travail à faire» avant d'en venir à une solution.

Si la reprise du dialogue est perçue comme un signe positif, rien ne garantit la conclusion d'une entente. Les dirigeants de Patinage de vitesse Canada évalueront de nouveau la situation au cours des prochains jours. Et un nouvel entretien avec Giroux aura lieu la semaine prochaine.

Le Comité olympique canadien (COC), après avoir déclaré que ce conflit ne le concernait pas, a changé son fusil d'épaule. Son inaction lui avait valu des blâmes sévères.

«Nous avons offert notre aide entière et immédiate afin de trouver aussitôt que possible une solution mutuellement convenable entre Mathieu et sa Fédération», a déclaré le président du COC, Marcel Aubut, dans un communiqué.

Entente ou échec

Le COC joue désormais gros dans cette affaire. En invitant Patinage de vitesse Canada à trouver un compromis satisfaisant, Aubut reconnaît que le statu quo constituerait un échec.

L'approche extrêmement sévère de PVC n'est pas la norme dans le sport canadien.

La saison dernière, par exemple, le skieur acrobatique Alexandre Bilodeau a pris une année sabbatique pour mieux se préparer en vue des Jeux de Sotchi. Contrairement à Giroux, il a cessé tout entraînement. Sa fédération a néanmoins continué à le soutenir et il a conservé son brevet de Sports Canada.

Le communiqué de Patinage de vitesse Canada comprend également une déclaration de Giroux: «Lors de cette rencontre, les représentants de PVC ont fermement démontré leur compréhension à l'égard de ma volonté de combiner ma réussite sportive et académique.»

Peu importe la suite des choses, Giroux profitera de l'appui de B2Dix, qui acquittera au besoin ses frais de déplacement pour les sélections canadiennes en plus de lui fournir l'utilisation de ses plateaux d'entraînement. B2Dix est un groupe de soutien aux athlètes d'élite financé par des intérêts privés.