Charles Hamelin vient de connaître une drôle de fin de semaine à Calgary. La ville albertaine accueillait la première Coupe du monde de la saison. Et le plus décoré des patineurs de l'équipe canadienne de courte piste a vécu toutes sortes d'émotions.

Hamelin, 28 ans, a enlevé deux des cinq podiums individuels remportés par des Canadiens: une deuxième place au 500 m et une troisième au 1500 m. «Quand on monte sur le podium, ça veut dire qu'on a fait le travail», lance Hamelin, qui a dépassé le plateau des 50 médailles en Coupe du monde grâce à ces succès.

Mais il a aussi vu sa copine subir une vilaine chute. En demi-finale du 500 m, dimanche, Marianne St-Gelais est tombé et a percuté à toute vitesse les coussins protecteurs. Sous l'impact, son casque a violemment frappé la glace. Elle est restée étendue de longues minutes.

On a plus tard confirmé qu'elle souffrait d'une commotion cérébrale. St-Gelais pourrait mainteant manquer la deuxième Coupe du monde de la saison, qui a lieu de vendredi à dimanche à l'aréna Maurice-Richard de Montréal.

«Marianne va super bien. Le soir même après la chute, les maux de tête ont complètement disparu, explique Charles Hamelin. Ce matin [mardi], elle voyait le médecin. Mais dans ma tête, elle va être là en fin de semaine.»

La décision de faire patiner la double médaillée olympique sera prise mercredi: le directeur de l'équipe, Yves Hamelin, a en effet jusqu'en soirée pour inscrire la liste des Canadiens qui seront présents à Montréal. L'Albertaine Gabrielle Waddell prendrait la place de St-Gelais au besoin.

«On va attendre l'avis du médecin et on va l'installer sur un vélo stationnaire pour voir comment elle réagit, explique Yves Hamelin. On prendra une décision par la suite.»

Le directeur de l'équipe canadienne a d'ailleurs déclaré récemment que la diminution des commotions cérébrales représentait la priorité en patinage de vitesse. «J'ai subi deux commotions durant toute ma carrière. On parle d'une commotion à chaque dix ans, indique Charles Hamelin. Donc, ce n'est pas beaucoup. Mais en même temps, les commotions sont une des blessures les plus courantes chez les patineurs.»

Patiner à la maison

L'équipe canadienne est donc de retour au bercail en vue des courses de la fin de semaine. Tous reconnaissent que de concourir à la maison représente un avantage. «On connaît parfaitement la glace ici. Montréal, c'est notre glace depuis 15 ans. On sait comment elle réagit, comment ajuster nos lames, remarque Charles Hamelin. C'est un avantage pour nous. Quand on patine à Montréal, on a toujours de bons résultats.»

«On patine ici deux fois par jour, tous les jours de la semaine, fait valoir Marie-Ève Drolet, doyenne de l'équipe. C'est chez nous ici, c'est notre maison. C'est un avantage.»

Drolet espère poursuivre sur sa lancée, elle qui a fini deuxième en finale du 1000 m à Calgary. «Je pense que je suis meilleure qu'avant, dit l'athlète de 30 ans. J'ai fait mes meilleurs temps à vie à Calgary la semaine dernière.»

Les résultats en Coupe du monde revêtent une importance accrue lors d'une année pré-olympique et l'équipe canadienne en est bien consciente. C'est le moment idéal pour jauger la compétition et mesurer sa forme, selon Yves Hamelin.

«Les Coupes du monde en année préolympique nous permettent d'avoir une lecture précise des athlètes qui vont être aux Jeux, dit-il. Ça nous permet de voir comment on peut courir contre eux, comment réagir contre eux en course. Ça nous permet de constater où on est rendus par rapport aux autres.»

Photo: Reuters

Victime d'une chute, Marianne St-Gelais a subi une commotion cérébrale dimanche dernier à Calgary.