L'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste compte porter une plus grande attention à ses patins pendant les compétitions.

Si les Canadiens ne font pas de paranoïa, les récentes révélations de sabotage par un compétiteur à l'endroit des patins d'Olivier Jean les rendent quelque peu craintifs.

«Nous nous assurons que le vestiaire est toujours verrouillé, a indiqué le directeur national Yves Hamelin. On ne veut pas en faire une maladie, mais on veut garder un oeil là-dessus afin que ça ne se produise pas dans un moment important, comme aux Mondiaux par exemple.»

Pour la première étape de la Coupe du monde de la saison, ce week-end à Calgary, les Canadiens disposeront d'un local bien à eux pour y entreposer leurs patins et leur équipement, ce dont ils ne peuvent profiter dans d'autres compétitions.

«Maintenant qu'on sait que du sabotage peut être commis, on ne veut pas que ça vienne nous ralentir en route pour Sotchi, a dit Jean en parlant des JO de 2014. On s'assure que notre technicien a toujours un oeil sur nos patins, que ce soit dans le vestiaire ou entre les courses.»

L'Américain Simon Cho a révélé plus tôt ce mois-ci qu'il avait saboté les patins Jean aux Championnats du monde de 2011, en Pologne. Cho prétend qu'il n'a fait qu'obéir aux ordres de son entraîneur.

D'avoir émoussé une lame des patins de Jean a empêché l'équipe canadienne de se battre pour l'or ou l'argent au championnat par équipe. Elle a terminé au quatrième rang du relais et troisième au total.

Cho s'est excusé auprès de Jean par téléphone avant la conférence de presse au cours de laquelle il a tout dévoilé. Si Jean a bien voulu accepter les excuses Cho, l'incident a secoué le monde du courte piste, particulièrement la formation américaine. Cho ne sera pas à Calgary, n'ayant pas été retenu par l'équipe américaine.

Jae Su Chun, l'entraîneur accusé par Cho, a nié les allégations. Une enquête menée par la fédération américaine n'a pas permis d'établir que Chun avait ordonné le sabotage, mais ce dernier a également été accusé d'avoir maltraité certains patineurs de l'équipe. Après que Chun et un de ses adjoints aient été suspendus, les deux hommes ont démissionné la semaine dernière.

Les patineurs canadiens croient que cet épisode n'est qu'un incident isolé, mais ils ne prendront aucune chance. Ils ont demandé au technicien Laurent Daigneault de devenir le gardien officiel de leur équipement.

«Je ne vais pas protéger mon équipement outre mesure, a déclaré le double médaillé d'or olympique Charles Hamelin. On veut juste ne pas penser à nos patins tout le temps.»

Hamelin, son frère François, Michael Gilday, Guillaume Bastille, Olivier Jean et Liam McFarlane composent l'équipe masculine, qui sera aussi à Montréal, du 26 au 28 octobre, pour la deuxième étape de la Coupe du monde. L'équipe féminine est composée de Marianne St-Gelais, Marie-Ève Drolet, Jessica Gregg, Jessica Hewitt, Valérie Maltais et Caroline Truchon.

«Notre objectif pour cette première Coupe du monde est vraiment de voir où tout le monde en est en termes de performances et de préparations, a dit Yves Hamelin. C'est certain qu'en étant à la maison, on s'attend à ce que nos athlètes fassent des finales aussi souvent que possible et qu'ils les transforment ensuite en podiums.»