Après une pause d'un an, la patineuse de vitesse courte piste Kalyna Roberge reprend du service. Avec l'intention de «retrouver la passion» qui lui faisait défaut à ses dernières saisons.

Roberge a encore le patinage dans le sang. L'athlète de 24 ans l'a bien compris lors de cette période de «ressourcement», où elle s'est consacrée à ses études et à la construction de sa maison.

«Ça me manquait beaucoup», a confié Roberge en entrevue téléphonique vendredi.

Une anecdote l'illustre bien. En janvier, elle a joué le rôle d'entraîneuse pour de jeunes patineurs de la région de Québec lors d'une sélection nationale à Montréal. Pendant la compétition, elle s'est surprise à effectuer les mêmes gestes routiniers avant le départ d'une course. Elle a même eu le réflexe d'enfiler les manches d'une combinaison de course imaginaire.

«J'ai trouvé ça très bizarre, a-t-elle raconté. Je ne me suis peut-être pas entraînée, mais ça montre que mon esprit était toujours sur la glace et que mon corps n'a pas oublié les mouvements.»

Roberge n'a pas patiné depuis les Championnats du monde de mars 2010. Après 15 ans dans le patin, elle jugeait le temps bien choisi pour prendre une pause et mettre quelques projets personnels sur les rails.

En dépit d'excellents résultats - un titre mondial au 500 m, deux médailles d'argent olympiques au relais, numéro un au pays pendant trois ans - elle n'éprouvait plus la même satisfaction à pratiquer son sport.

«À un moment donné, tu perds un peu de vue la raison pour laquelle tu reviens chaque année, a noté Roberge. Ça devient plus une habitude, une routine. Tu reviens parce que tu dois revenir. Là, vraiment, je reviens parce que c'est moi qui l'ai décidé. Je veux retrouver la passion et le plaisir de patiner que j'avais peut-être perdu au cours des dernières années.»

Après un voyage à l'île Maurice, pays d'origine de sa mère, Roberge retrouvera ses coéquipières de l'équipe canadienne en juin lors d'un camp en altitude à Font-Romeu, en France. Elle s'entraînera ensuite tout l'été au centre national de l'aréna Maurice-Richard. Après sa participation à la première sélection nationale de septembre, elle retournera à Québec pour entreprendre sa deuxième année d'études en éducation à l'enfance. Elle patinera alors avec les garçons au centre régional du Pavillon de la jeunesse avec l'objectif de maintenir ses acquis estivaux.

Roberge prendra part ensuite à la deuxième sélection nationale. Elle pourrait alors se qualifier pour les dernières Coupes du monde de la saison et les Mondiaux. «Ça me surprendrait», a précisé la principale intéressée, qui modère les attentes. «C'est vraiment un retour progressif à l'entraînement. Je vise davantage l'année suivante.»

La verra-t-on aux prochains Jeux olympiques de Sotchi, à l'hiver 2014? «Je l'espère, mais en même, je ne recommence pas avec cette idée en tête. Je le fais parce que j'aime ça. J'ai appris que le patinage de vitesse, ce n'est pas ma vie, mais une partie de ma vie.»