Pour rendre le sport encore plus spectaculaire, l'Union internationale de patinage (ISU) a corrigé quelques imperfections aux règlements du courte piste cette saison pour favoriser les dépassements.

Et aux dires de Nathalie Lambert, qui siège depuis quelques mois au comité technique du courte piste de l'ISU, ces changements sont les bienvenus dans le milieu, même si tous les intervenants auront besoin d'un peu de temps pour s'y adapter.

Le changement le plus significatif concerne les dépassements. Désormais, le patineur qui tente un dépassement n'a plus la même responsabilité qu'avant, dans la mesure où il est parvenu à la hauteur de son rival. Celui qui arrive le plus vite est celui qui a la priorité au virage. Cela favorise l'attaque, surtout en fin de course.

«Le courte piste est un sport où tu veux voir des dépassements. On ne veut pas que ça ressemble au longue piste, mentionne la quadruple médaillée olympique.

«Le nouveau règlement a le mérite de favoriser les dépassements et d'empêcher le jeu d'équipe. Certains pays - notamment les Coréens - s'organisaient pour que ce soit impossible de dépasser.»

Auparavant, un dépassement audacieux était souvent sanctionné par une disqualification, ce qui n'était pas nécessairement juste selon Lambert.

«Il est normal de protéger sa place quand on est en avant, car il faut travailler plus fort. Mais en même temps, il y a une limite qui était souvent dépassée. Tu pouvais pratiquement empêcher tout le monde de passer - cross tracking - si tu étais le moindrement habile dans cette stratégie.»

Lors de la première Coupe du monde, disputée la semaine dernière à Montréal, certains patineurs ont semblé confus par l'interprétation du nouveau règlement sur les dépassements, notamment Charles Hamelin. Le double champion olympique de Vancouver, habitué à mener ses courses, a ainsi mal digéré deux dépassements «désespérés» de l'Américain Jeff Simon.

«Ça va prendre une période d'adaptation. Mais après les deux Coupes du monde disputées en Chine en décembre, tout devrait rentrer dans l'ordre», convient Lambert, qui a noté que l'épreuve de Montréal a donné lieu à plus de dépassements que jamais.

L'autre gros changement concerne les sanctions décernées aux fautifs.

«Auparavant, si tu étais disqualifié, par exemple en quarts de finale, tu terminais dernier au classement général. Tu perdais tous les points récoltés jusque-là. Ce n'étais pas nécessairement juste.»

Cette saison, une pénalité entraîne une disqualification. L'athlète ne poursuit pas l'épreuve, mais conserve les points accumulés.

Un patineur peut également recevoir un carton jaune (mauvaise conduite) s'il pose un geste jugé dangereux et, dans ce cas, il perd ses points.

«Et si un concurrent reçoit deux cartons jaunes dans une même compétition, son week-end prend fin.»

Dans l'éventualité où un patineur écope de deux cartons rouges en l'espace de deux mois, il est suspendu pour une bonne période.

«Ce sont de bons changements. À Montréal, nous n'avons pas été témoins de plus de disqualification. Et il n'y a pas eu plus de chutes non plus, ce qui était l'autre but visé.»

Finalement, on recourt maintenant à trois arbitres au lieu de quatre sur la patinoire, puisqu'ils ont accès à la reprise vidéo pour analyser instantanément une séquence de la course, sous un minimum de cinq angles différents.