À l'aube d'une nouvelle saison, mais surtout d'une nouvelle olympiade, l'équipe canadienne de patinage de vitesse sur courte piste comptera quelques nouveaux visages dans ses rangs, en plus d'avoir de nouveaux objectifs en tête.

Rencontrés à quelques jours seulement des sélections pour le circuit de la Coupe du monde, qui auront lieu à Calgary, du 17 au 19 septembre prochains, les membres de l'équipe nationale se sentent plus que jamais d'attaque pour entreprendre cette éreintante saison.

Si du côté masculin on dénote une certaine stabilité au niveau du personnel, c'est tout le contraire du côté féminin. Deux têtes d'affiche des dernières années ont quitté. Tania Vicent a décidé de tirer un trait sur sa carrière et Kalyna Roberge a mis la sienne en veilleuse pour une saison.

Ces changements font en sorte que le personnel d'entraîneurs se retrouve avec une équipe jeune, au sein de laquelle la double médaillée des Jeux de Vancouver Marianne St-Gelais fait office de vétéran à 20 ans seulement.

«C'est certain qu'avec les Jeux, je me retrouve un peu à l'avant-scène, mais je ne veux pas de ce rôle-là, a-t-elle précisé. J'ai seulement 20 ans, je ne peux pas être un vétéran, je pense que c'est impossible. J'ai seulement une année de Coupe du monde à mon actif. Ce n'est pas assez pour dire que tu possèdes de l'expérience.

«Je pense que je me fonds avec le reste du groupe. Je fais ce que j'ai à faire à l'entraînement. Je suis là pour mes coéquipières et elles sont là pour moi. Je pense que ce sera comme ça pour le reste de l'année.»

Elle reconnaît toutefois que l'équipe féminine est en train de vivre un changement de garde.

«On est en train de reconstruire l'équipe. Tania était l'expérience de l'équipe, tandis que Kalyna était la locomotive des sessions d'entraînement. Ces départs ont changé la dynamique de l'équipe à 100 milles à l'heure!»

L'un de ces nouveaux visages n'est pas inconnu. Marie-Ève Drolet a effectué un retour à la compétition en 2008 après une absence de six ans. L'athlète de 28 ans, qui a raté de peu sa qualification pour les Jeux de Vancouver, est maintenant la plus âgée du groupe.

«Je ne patinais pas avec elles l'année dernière. Je pense tout de même que je peux aider les filles. J'ai une bonne écoute et quand elles ont des petits problèmes, je tenterai de les aider, si je peux les aider, a indiqué la bachelière en psychologie. Le groupe est en train de se rebâtir et tout le monde essaie de trouver son rôle.»

Chez les hommes, la composition de l'équipe, semblable à celle de l'an dernier, permet aux entraîneurs de mettre l'accent sur les résultats.

«Les objectifs ont changé un peu pour les quatre prochaines années, explique Frédéric Blackburn, l'adjoint de Derrick Campbell à la tête de la formation masculine. Ce qu'on aimerait, c'est d'obtenir de bons résultats sur toutes les distances aux Championnats du monde. On aimerait bien obtenir des résultats intéressants sur 500, 1000 et 1500 mètres en Coupes du monde et aux Championnats du monde. On veut aller jusqu'au 3000 m.

«Notre entraînement a été bâti en fonction de ces objectifs et jusqu'à présent, les gars répondent bien. C'est sûr que les vrais tests seront les Coupes du monde, face aux Coréens, aux Américains et aux Chinois.»

Charles Hamelin, médaillé d'or des derniers Olympiques sur 500 m et au relais, croit que l'équipe canadienne doit franchir cette prochaine étape.

«Nous avons obtenu de très bons résultats aux 500 et 1000 m, tandis qu'au 1500 m, c'est plus rare. C'est certain qu'on veut toujours s'améliorer où on est moins bons. Maintenant, il faut adapter les méthodes d'entraînement pour nous aider à nous améliorer sur 1500 m.»

Mais attention, dit-il, pas au détriment des éléments déjà acquis.

«Il faut faire en sorte de s'améliorer sur 1500 m sans pour autant diminuer nos performances sur 500 m, précise-t-il. Ce serait facile d'uniquement se concentrer sur le 1500 m et nous verrions des résultats tout de suite, mais nos résultats sur 500 et 1000 m s'en ressentiraient.

«D'un autre côté, ce sera un travail de longue haleine. Il ne faut pas s'attendre à voir des changements radicaux dès les premières Coupes du monde. C'est un processus qui prendra trois, quatre ans. Peut-être même qu'en 2014 (aux JO de Sotchi), ce ne sera pas visible pour tout le monde. Ça ne se fera pas en claquant des doigts. Il faut donner du temps au programme et à la jeunesse.»