Les Championnats du monde de patinage artistique n'ont pas fait salle comble cette semaine à London, même si l'amphithéâtre ne pouvait accueillir que 6900 spectateurs. Une seule séance, la finale de la danse sur glace avec les favoris locaux Tessa Virtue et Scott Moir, a été présentée à guichets fermés.

On était bien loin des foules de 17 000 spectateurs qui étaient la norme à Vancouver en 2001 et il faut reconnaître que le patinage artistique ne s'est pas encore remis, en Amérique du Nord du moins, des nombreux scandales sur la notation des compétitions. Encore vendredi, les résultats en paires et chez les hommes ont soulevé la controverse.

«Nous avons du travail à faire pour rattraper le terrain perdu, c'est vrai», a reconnu David Dore, vice-président de la Fédération internationale de patinage (ISU), en point de presse. Cet ancien président de Patinage Canada est devenu le bras droit du fameux Ottavio Cinquanta pour le patinage artistique et son influence sur le sport est considérable.

«L'introduction d'un nouveau système de notation a permis d'améliorer la situation et nous continuons d'étudier les façons de faire encore mieux, a souligné Dore. Le patinage artistique est un sport jugé, et tout jugement comporte une part de subjectivité. Dans l'ensemble, nos juges font un très bon travail.»

Les médias

Dore croit par ailleurs que la popularité du patinage artistique ne tient pas qu'à la taille des amphithéâtres. «Il faut réaliser que l'environnement a changé, précise-t-il. Cette semaine, nous avons plusieurs centaines de représentants des médias. Le choix d'un amphithéâtre dépend donc dorénavant beaucoup des impératifs techniques, tout en tentant de conserver une ambiance chaleureuse. Au-delà des quelques sièges vides, tous les patineurs ont noté l'enthousiasme d'un public très connaisseur.»

Le héros local Scott Moir a souligné avec justesse: «Nous avons l'habitude de disputer les Mondiaux dans de grandes capitales - Moscou, Tokyo, Nice l'an dernier - sans toujours soulever un intérêt considérable. Cette semaine, toute la communauté de London s'est mobilisée pour faire de l'événement un succès.»

Dore a par ailleurs expliqué que la diffusion d'un événement comme les Mondiaux passe dorénavant par d'autres vecteurs. «Plus que jamais, les Mondiaux sont suivis et commentés partout dans le monde sur les réseaux sociaux. L'un des défis d'un sport "traditionnel" comme le nôtre est de rejoindre les jeunes, et je crois que nous le faisons mieux que jamais.»

Le dynamique président de Patinage Canada, Benoit Lavoie, qui a été honoré samedi avec Dore par le gouverneur général David Johnston, croit lui aussi que ces Mondiaux ont atteint tous leurs objectifs et qu'ils contribueront à développer la popularité du sport.

«Il y avait de bonnes foules dès lundi et mardi pour les entraînements, et les gens connaissaient cela, a noté Lavoie. Avec les animations autour de l'amphithéâtre, les gens ont eu droit à une expérience très complète.»

Sauf peut-être quelques patineurs floués par les juges...