Avec trois médailles et trois autres top 5, les patineurs canadiens ont dominé les Mondiaux de patinage artistique de London et affiché leurs prétentions à moins d'un an des Jeux olympiques de Sotchi.

La petite déception causée par la «défaite» de Tessa Virtue et Scott Moir, samedi, en danse sur glace a été compensée par la médaille de Meagan Duhamel et Eric Radford en paire et par la confirmation du talent de la jeune Kaetlyn Osmond, huitième chez les femmes.

On sait déjà que les Canadiens seront les favoris de la compétition par équipes qui sera disputée pour la première fois à Sotchi. Les performances de Patrick Chan, Osmond, Virtue et Moir, Duhamel et Radford permettent à l'équipe canadienne d'occuper présentement le premier rang du classement mondial. Aucune autre nation ne peut aligner quatre concurrents d'un tel niveau.

Les équipes de la Russie, des États-Unis ou du Japon peuvent miser sur des champions du monde - actuels ou passés -, mais elles ont aussi toutes des lacunes importantes dans une ou deux disciplines.

Mike Slipchuk, directeur haute performance de Patinage Canada, estimait au terme des compétitions que ses patineurs avaient atteint tous leurs objectifs, allant chercher deux places supplémentaires - une en paire et une chez les femmes - pour les Jeux et les prochains Mondiaux.

On pourra ainsi non seulement aligner des prétendants aux médailles, mais aussi des patineurs plus jeunes qui acquerront là une expérience indispensable au maintien du Canada parmi l'élite.

La domination des patineurs canadiens n'est toutefois probablement pas une très bonne nouvelle pour les dirigeants de la Fédération internationale de patinage. Quoi qu'on pense au Canada, Patrick Chan, Tessa Virtue et Scott Moir n'ont rien des patineurs charismatiques qui ont écrit l'histoire de leur sport.

Samedi, à l'exception des journalistes canadiens et américains, personne ne portait attention aux premiers de la compétition de danse sur glace, Meryl Davis, Charlie White, Virtue et Moir. Et la veille, le troisième titre mondial de Chan, fort applaudi par le public de London, a été accueilli avec beaucoup de cynisme par les médias internationaux.

Le retour de la reine

Heureusement, la Sud-Coréenne Yuna Kim est venue sauver la mise pour l'ISU. La championne olympique, éloignée des compétitions depuis près de deux ans, a repris sa couronne avec une performance fabuleuse, de loin la meilleure de toute la compétition.

La Canadienne Elizabeth Manley, médaillée de bronze à Calgary en 1988, a fort bien résumé: «Quelle finale! C'était 100 fois meilleur que les hommes! Toute la soirée, on a eu droit à de belles performances et Yuna est venue couronner tout cela à la fin.»

La patineuse de 22 ans a effectivement frôlé la perfection et ses rivales n'ont pas démérité. L'Italienne Carolina Kostner, la Japonaise Mao Asada ou la Chinoise Zijun Li ont placé la barre très haut et Yuna, la dernière à patiner, s'est surpassée.

«Je participe aux Mondiaux depuis 2007 et j'étais pourtant encore nerveuse ce soir [samedi], a confié la championne. C'est le rêve de toutes les patineuses de réaliser un programme, sans faute et je suis heureuse de l'avoir fait ici, au Canada, où je me suis entraînée longtemps...»

Yuna a en effet été la protégée de l'entraîneur torontois Brian Orser, avant de prendre une pause pour aller donner des spectacles avec sa propre troupe. Elle n'est revenue que pour ces Mondiaux et pour défendre son titre olympique.

Immense vedette en Asie, Yuna Kim a été la reine incontestée des Mondiaux de 2013. Et ce serait bien étonnant qu'elle ne soit pas également celle des Jeux de Sotchi dans moins d'un an...