Des tractations étaient en cours lundi entre Calgary, l'Alberta et le Canada pour trouver un accord sur le budget d'organisation des JO d'hiver 2026, à quelques heures de l'expiration d'un ultimatum imposé par le maire de cette ville, a-t-on appris auprès de la municipalité.

Naheed Nenshi, le maire de cette métropole sise aux pieds des montagnes Rocheuses, avait écrit ce week-end au premier ministre Justin Trudeau pour lui demander de « trouver un accord d'ici lundi » sur le partage des coûts entre Ottawa, la province et la ville, faute de quoi il retirerait sa candidature.

À la mairie, l'attachée de presse de l'édile a indiqué lundi à l'AFP que « les partenaires sont toujours en train de négocier », sans plus de précision.

La ville hôte des Jeux olympiques d'hiver de 2026 sera désignée en juin 2019 à Lausanne. Calgary est en lice face à Milan et Stockholm.

Mais d'ici là, incertain de l'appui de ses administrés, M. Nenshi a prévu d'organiser un référendum le 13 novembre sur cette candidature.  

Calgary avait organisé les JO d'hiver de 1988 et dispose donc déjà d'infrastructures olympiques, mais des travaux supplémentaires restent nécessaires, estimés à plus de cinq milliards de dollars, dont quelque trois milliards de fonds publics.

La querelle a éclaté quand, vendredi soir, le gouvernement fédéral a annoncé son intention de couvrir seulement la moitié des dépenses publiques, soit 1,75 milliard (en tenant compte de l'inflation d'ici 2026).

« C'est la moitié des fonds publics prévus dans le budget », a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère fédéral des Sports. « Nous avons toujours été clairs depuis le début [que] notre investissement devrait égaler les investissements combinés des autorités provinciales et municipales », a-t-elle remarqué.

Immédiatement, le maire de Calgary a accusé Ottawa de renier de précédents engagements et le ministre des Finances d'Alberta, la province dont Calgary est la capitale économique, a jugé que le gouvernement fédéral était de « mauvaise foi ».

Le Comité international olympique (CIO) fait globalement face à une raréfaction des candidatures pour les JO d'hiver alors que les énormes dépenses pour l'organisation des JO de Sotchi en 2014 ont refroidi les ambitions.

Plusieurs villes un temps intéressées ont finalement renoncé, faute de soutien populaire, comme Sion (Suisse) et Schladming/Graz (Autriche).  

Dernière ville canadienne ayant été l'hôte des JO d'hiver, en 2010, Vancouver a ainsi perdu des dizaines de millions de dollars dans cette aventure, pour un coût total des Jeux de sept milliards de dollars américains. Bien loin des 50 milliards estimés pour Sotchi.