Trois ans après son inauguration en grande pompe, le 9 juillet 2015, la Maison olympique canadienne ouvrira enfin ses portes à Montréal dès mercredi. Les médias étaient conviés lundi à une présentation de l'exposition intitulée l'Expérience olympique canadienne, qui évoluera dans le temps.

Sise au 500, boulevard René-Lévesque Ouest, au centre-ville de Montréal, la maison occupe un espace de 5000 pi2 et propose d'entrée de jeu une expérience interactive. Les visiteurs pourront notamment descendre une piste de ski de bosses virtuelle, bâtons aux mains, sur un tapis lumineux, tel le champion Mikaël Kingsbury. Ils pourront également se mesurer au sprinteur Bruny Surin (virtuel) sur les blocs de départ d'une piste d'athlétisme ou dévaler une piste de bobsleigh. Un volet historique et éducatif, ainsi qu'une salle multimédia complètent la visite d'une durée prévue de 90 minutes. Au total, 185 athlètes canadiens de toutes les disciplines sportives sont représentés.

«L'objectif est de s'ouvrir à la communauté, avec une priorité pour les jeunes et la famille, indique Eric Myles, directeur exécutif, Sport du Comité olympique canadien. On veut réussir à raconter l'histoire des olympiens, à allumer une première étincelle. Si un jeune vient ici et dit qu'il aimerait nager comme Mark Tewksbury ou courir comme Bruny Surin, on aura atteint notre but.» Les jeunes, selon les intérêts et aptitudes mesurés sur place, pourront d'ailleurs envoyer une demande d'information à une fédération sportive. «Les parents ne savent pas à quelle porte frapper. Je reçois plusieurs courriels par semaine. Les parents me demandent: "mon enfant est rapide, où peut-il courir?"», dit Bruny Surin.

Un projet revu et bonifié

La Maison est le dernier legs de l'ancien président Marcel Aubut, forcé de démissionner en octobre 2015 suite à des allégations de harcèlement sexuel. «En 2015, il y a eu beaucoup de remises en question dans l'organisation, non pas juste sur le projet, mais sur l'ensemble de l'organisation, des politiques de gouvernance. On a pris le temps de de se questionner, de revoir les choses», dit M. Myles.

Après réflexion et avec l'accord de ses partenaires, le COC a décidé de mener à terme le projet. «Comme organisation, on s'est demandé: est-ce qu'on le fait? Si on le fait, assurons-nous de le faire comme il faut», poursuit-il. Le COC a bonifié le projet, revu les délais et s'est associé à de nouveaux joueurs experts dans l'expérience muséale. «On est vraiment contents ce matin de livrer le fruit de trois ans de travail.»

La Maison représente un investissement de 12 millions, dont 3,5 millions de Québec et 3 millions d'Ottawa, ainsi que 2 millions de la Ville de Montréal. «Nous avons respecté le budget initial. Il était très important de respecter nos ententes», a dit M. Myles.

«Nous sommes très excités que ce grand jour soit enfin arrivé, a déclaré lundi Tricia Smith, présidente du COC. Le COC a une longue histoire avec la Ville de Montréal. C'est une journée très spéciale.»

L'olympien Bruny Surin salue l'initiative. «C'est une belle source d'inspiration pour les jeunes. J'aurais aimé avoir accès à ce genre d'installation quand j'étais jeune.»

«Les jeux d'immersion sont vraiment bien, réalistes, dit le skieur acrobatique Philippe Marquis. On se plonge dans ce qu'a à offrir le Comité olympique canadien. Tu essaies, tu joues, tu apprends le côté historique et tu vis les performances des athlètes. C'est un ensemble d'activités qui va intéresser des gens d'ici et des touristes.»

Le COC espère recevoir 25 000 visiteurs par année. Le public pourra visiter l'exposition du mercredi au dimanche, de 10h à 18h, moyennant des frais d'admission de 9 $ à 13 $.