Le président du Comité international olympique (CIO) Thomas Bach espère se rendre en Corée du Nord, peut-être même avant la fin du mois, pour discuter de la participation de Pyongyang aux prochains jeux Olympiques d'hiver, selon l'agence de presse sud-coréenne.

Les organisateurs sud-coréens des jeux de Pyeongchang (9 au 25 février) militent pour une participation des sportifs nord-coréens dans l'espoir de faire de l'événement un symbole de paix dans la péninsule divisée.

La Corée du Nord a cependant manqué la date limite du 30 octobre pour confirmer sa participation alors même que son couple de patineurs artistiques Ryom Tae-Ok et Kim Ju-Sik s'est qualifié.

Le CIO discute avec Pyongyang d'une possible visite de Bach, a rapporté vendredi l'agence Yonhap, qui cite des sources gouvernementales sud-coréennes.

«La visite pourrait se dérouler avant la fin de l'année», a déclaré un responsable cité par l'agence.

Un autre responsable a expliqué à l'agence qu'un autre officiel du CIO pourrait faire le voyage en lieu et place de son patron.

Une porte-parole du ministère de l'Unification, qui s'occupe des affaires intercoréennes, a déclaré qu'elle n'était pas au courant d'un tel projet. Mais Séoul est déterminé à aider Pyongyang à participer aux JO, a-t-elle souligné.

Pour Kim Yong-Hyun, professeur de sciences politiques spécialiste de la Corée du Nord à l'Université Dongguk de Séoul, il est «hautement probable» que le Nord donnerait son feu vert à une venue de Thomas Bach.

«C'est un personnage purement lié au sport, pas une figure politique, et un tel voyage pourrait représenter un tournant pour le Nord au moment où les États-Unis évoquent une attaque préventive», a-t-il déclaré.

Interrogé par l'AFP, le comité organisateur de Pyeongchang n'a fait aucun commentaire.

Les organisateurs sud-coréens, qui doivent composer avec un certain manque d'intérêt pour les jeux d'hiver et une billetterie en berne, affrontent aussi les craintes qu'inspirent les menaces nord-coréennes ainsi que la suspension de la Russie.

Les tensions sont très élevées sur la péninsule alors que le Nord a multiplié les tirs de missiles et les essais nucléaires, tout en échangeant des menaces belliqueuses avec le président américain Donald Trump.

Plusieurs pays se sont demandés s'il était bien judicieux d'envoyer leurs athlètes à Pyeongchang, située à 80 kilomètres de la Zone démilitarisée (DMZ), la frontière mal nommée qui divise la péninsule coréenne.

Les JO en ont aussi pris un coup cette semaine quand la Russie a été suspendue pour dopage institutionnalisé par le CIO même si ses sportifs «propres» sont autorisés à concourir sous drapeau Olympique.

Moscou a promis de ne pas boycotter la compétition, encourageant ses athlètes à participer sous bannière neutre.