Le champion paralympique de saut en longueur Markus Rehm espère toujours participer aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro malgré les résultats peu concluants d'une étude scientifique pour déterminer si sa prothèse en fibre de carbone lui confère un avantage déloyal face aux athlètes valides.

Wolfgang Potthast de l'Université allemande du sport à Cologne a déclaré qu'il était « difficile, voire impossible » de déterminer si Rehm, âgé de 27 ans, obtient un avantage ou non.

L'étude menée par l'Université allemande du sport ainsi que l'Université du Colorado et l'Institut national des sciences et des technologies industrielles à Tokyo a conclu que les athlètes ayant une prothèse spécifique à la course ont une capacité réduite dans la course, mais une meilleure technique pour le saut en longueur, laissant en suspens la question de savoir si une prothèse facilite ou entrave l'athlète.

« L'étude n'a pas pu identifier aucun avantage à la prothèse, et je pense que pour moi c'est un bon résultat, a déclaré Rehm, qui espère participer à la fois aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro en août et ensuite aux Jeux paralympiques. 

« Je veux aider à rapprocher le sport paralympique et olympique. Pour donner l'occasion aux deux parties d'en tirer profit. »

Rehm ambitionne d'être le deuxième athlète avec une prothèse en fibre de carbone à participer aux Jeux olympiques et paralympiques après le Sud-Africain Oscar Pistorius en 2012.

Pour devenir admissible en vertu d'un nouveau règlement adopté l'an dernier par l'IAAF, Rehm doit prouver que sa prothèse ne lui confère aucun avantage sur les sauteurs en longueur ayant un handicap similaire ou non.

« J'ai franchi la première étape avec l'étude, alors maintenant j'attends l'étape de retourner devant l'instance internationale », a dit Rehm, qui a perdu sa jambe droite lors d'un accident de planche nautique lorsqu'il avait 14 ans.

Rehm a remporté la médaille d'or aux Jeux paralympiques de Londres en 2012 et il détient le record du monde dans sa catégorie avec un saut de 8,40 mètres. Rehm a également remporté le titre national en Allemagne en 2014 pour un athlète non-amputé, ce qui a suscité des réactions mitigées.

Il a ensuite été privé de compétition aux championnats européens, les responsables de l'athlétisme affirmant que sa prothèse pourrait lui donner un avantage inéquitable.

« Depuis le championnat allemand en 2014, ç'a été une épreuve. C'est difficile pour moi d'entendre ces accusations [de disposer d'un avantage]. Je ne veux pas avoir un quelconque avantage. D'autre part, vous sentez que vous devez présenter des excuses aux autres athlètes, a déclaré Rehm. Il y avait des moments où je me suis demandé si ça valait la peine. »

Selon les règlements actuels, Rehm n'est pas admissible à concourir au sein de l'équipe allemande.

« Les conclusions n'ont pas établi un quelconque avantage, a affirmé Friedhelm Julius Beucher, président du Comité paralympique allemand, en réaction à l'étude. Ce n'est pas une question d'équité, mais un cas de discrimination. »