Los Angeles, Paris et Rome remettent mercredi le dossier technique de leur candidature aux Jeux olympiques de 2024 au Comité international olympique (CIO). Une étape qui lance véritablement dix-huit mois de campagne.

Le CIO n'a pas choisi au hasard la date du 17 février. Actuellement occupés à Lillehammer par les IIe Jeux olympiques d'hiver de la jeunesse (JOJ), Thomas Bach, son président, et les cadres de l'institution souhaitaient éviter toute cérémonie ostentatoire et le défilé, à Lausanne, de pléthoriques délégations de candidats.

C'est donc par clés USB que les quatre dossiers seront transmis. Poussant la sobriété à son comble, Los Angeles et Budapest ont décidé de ne pas marquer l'événement contrairement à Paris et Rome.

La métropole californienne, déjà hôte des Jeux en 1984, se contentera de publier le dossier sur son site internet «une fois que le CIO en aura confirmé la réception», dit-on à LA-2024, avant d'organiser une conférence de presse téléphonique des principaux dirigeants de la candidature.

C'est en fait mardi que devait avoir lieu la célébration de l'événement avec la révélation du logo célébrant l'«esprit unique d'innovation et de réinvention de la Californie».

Basé sur l'utilisation d'équipements existants tels le Staples Center, le Coliseum, le Rose Bowl, de stades d'universités et de sites emblématiques de la ville et du littoral, le dossier de Los Angeles se veut parfaitement en phase avec l'Agenda 2020 qui prône la réduction des coûts.

Le Village olympique, qui devait être construit de toutes pièces et sera finalement installé dans des résidences universitaires, en est le meilleur exemple.

Budapest fera également profil bas en cette première étape du processus de candidature. Aucune cérémonie n'est prévue pour marquer l'envoi au CIO d'un dossier qui ne convainc pas vraiment l'opinion publique.

Huit mois pour peaufiner

Les opposants, qui redoutent d'avoir à supporter de lourds coûts d'organisation et les risques de corruption, ont tenté sans succès d'organiser un référendum citoyen pour bloquer la candidature, à l'instar de Hambourg.

Budapest, qui revendique une candidature sobre, dans l'esprit de l'Agenda 2020, a annoncé un budget modeste de 2,4 milliards d'euros pour la construction d'infrastructures.

À l'inverse, Rome et Paris vont communiquer mercredi. Chronologiquement, c'est la ville éternelle qui lancera les débats en milieu de matinée, au Palais des Congrès de l'EUR, site des épreuves d'escrime des JO de 1960.

Luca Di Montezemolo, patron du comité de candidature, présidera le show retransmis sur la Rai et qui mettra en scène les grandes lignes du projet: sites, budget, retombées attendues.

Avec le Colisée pour emblème et les principales attractions touristiques romaines comme sites, la capitale italienne mise sur ses atouts et les constructions existantes pour éviter, comme ses rivales, les dépenses inutiles et impopulaires.

Paris enfin, lèvera le voile sur son dossier dans l'après-midi à la nouvelle Philharmonie. Bernard Lapasset, président de la fédération internationale de rugby et du comité de candidature, confirmera un budget resserré de 3,2 milliards d'euros (4,9 milliards CAN) pour les infrastructures olympiques, et des sites pour la plupart connus qui utilisent les stades et arénas existants et de nombreux monuments parisiens comme le Grand Palais ou le Trocadéro.

Une semaine après avoir dévoilé son logo représentant une Tour Eiffel, Paris devrait également confirmer que son projet olympique sera tourné vers sa jeunesse et sa banlieue.

Les villes candidates auront ensuite huit mois pour peaufiner leur dossier, nourries par les remarques du CIO.

En octobre sera remis un document plus détaillé encore, avant la visite de la commission d'évaluation au printemps 2017. L'élection de la ville hôte des JO-2024 est prévue le 13 septembre de cette même année à Lima.