Le président de l'association des fédérations sportives internationales a lancé une attaque cinglante envers le CIO, qualifiant l'organisation de «dépassée, injuste, fausse et pas du tout transparente.»

En présence du président du CIO Thomas Bach, le responsable de SportAccord Marius Vizer a révélé que le Comité international olympique pourrait «courir à sa perte» s'il n'accorde pas plus de pouvoirs aux fédérations.

Vizer a accusé Bach de bloquer les projets de l'association d'organiser une sorte de «Championnat du monde unifié» où seraient regroupées toutes les disciplines, d'interférer dans l'autonomie des organisations sportives et d'exclure les principaux dirigeants du scrutin pour le choix des villes hôtes des Jeux olympiques.

Ce vigoureux plaidoyer constitue une rare démonstration publique de discorde entre les puissants dirigeants du mouvement olympique. Il survient après le refus du CIO d'accéder à la demande de Vizer de tenir une réunion du conseil exécutif lors de la conférence SportAccord à Sotchi.

Vizer a soutenu qu'il avait tenté de développer une collaboration constructive et respectueuse avec Bach.

«Malheureusement, elle n'est jamais devenue une réalité», a-t-il dit en préambule.

Vizer, dont l'organisme regroupe des fédérations de sports olympiques et non olympiques, a réclamé que la majorité des voix (au CIO) revienne à des individus dont la fonction les place en relation directe avec le sport et que les fédérations nationales et les athlètes reçoivent plus d'argent des Jeux olympiques.

«L'histoire a démontré que tous les empires qui ont atteint leur apogée ne se sont jamais réformés à temps et ils ont couru à leur perte, a-t-il poursuivi. La formule du CIO aujourd'hui est dépassée, injuste, fausse et pas du tout transparente.»

Bach a immédiatement répliqué en soutenant que les opinions de Vizer n'étaient pas représentatives des membres des fédérations de SportAccord et que le CIO était ouvert au dialogue avec eux.

«Pour avoir parlé avec plusieurs de vos collègues, j'ai l'impression que votre opinion ne reflète que la vôtre, a lâché Bach à l'adresse de Vizer. Beaucoup d'entre eux ont fait des propositions très constructives (dans le cadre de l'Agenda 2020), qui ont permis de nouer une collaboration de plus en plus étroite entre le CIO et les fédérations internationales.»

Le discours de Vizer a provoqué des réactions immédiates de la part de certains leaders de sports olympiques. Le président de la Fédération internationale d'athlétisme, Lamine Diack, a retiré son organisme de SportAccord en guise de protestation.

Un groupe de 14 présidents de fédérations sportives, dont Sepp Blatter de la FIFA, ont signé une lettre contestant les commentaires de Vizer et exprimant leur soutien à Bach et au CIO.

Vizer, Roumain d'origine, devait être réélu sans opposition à la tête de SportAccord plus tard lundi.

Le CIO entretient une relation houleuse avec Vizer, qui a été élu en 2013 à la tête de SportAccord, prenant le relais de l'ancien président de la Fédération internationale de cyclisme Hein Verbruggen.