L'Agence mondiale antidopage (AMA) a placé dimanche la Grande-Bretagne, hôte des prochains jeux Olympiques, sur la liste des pays dont le comité olympique ne respectait pas le Code mondial antidopage parce qu'il bannit à vie des JO ses athlètes ayant purgé une suspension pour dopage.

Au total cinquante signataires du code figurent sur la liste des instances dites «en non-conformité» révélée lors de la réunion du conseil de fondation de l'AMA à Montréal. Mais si pour la plupart il s'agit de pays qui ont d'autres priorités que la lutte antidopage tels la Libye, la Grande-Bretagne se voit, elle, reprocher d'en faire trop en interdisant la sélection d'ex-dopés pour les jeux Olympiques.

Le comité britannique refuse d'abandonner cette politique, malgré la décision du Tribunal arbitral du sport (TAS) début octobre qui a estimé qu'une telle règle représentait une double sanction et était en désaccord avec le Code mondial antidopage.

Lors d'une conférence des fédérations sportives à Lausanne mardi, le président du Comité olympique britannique, Colin Moynihan, a fait une violente sortie contre l'AMA, qui selon lui «malgré des centaines de millions de dollars dépensés en dix ans d'existence, s'est montrée incapable de remplir ses propres objectifs bien intentionnés».

Déçu d'en arriver là

«Je suis très déçu qu'on en soit arrivé là. Je crois que l'AMA a réagi correctement à partir du moment où on a connu la décision du Tribunal arbitral du sport. Nous leur avons demandé de considérer leur position», a raconté le président de l'AMA.

«Leur décision nous est revenue sous forme d'un jet au vitriol dans un discours qui a été envoyé à tous sauf nous avant d'être convertie formellement en une lettre qui nous est parvenue il y a deux jours», a ajouté l'ancien ministre australien.

Selon les textes de l'AMA, une instance ou un pays qui est déclaré en non- conformité avec le code risque comme sanction d'être empêchée de prétendre à l'organisation de grandes manifestations sportives, notamment les jeux Olympiques.

«Il revient au mouvement olympique de considérer cette question, pas à moi. Je ne veux pas spéculer sur ce qui se passe», a souligné John Fahey. «Il y a beaucoup de non-conformes, nous allons aider chacun d'entre eux à devenir conformes»

Le Comité international olympique (CIO) avait lui-même inscrit dans la charte olympique l'interdiction pour les athlètes ayant été condamnés à une suspension de plus de six mois pour violation des règles antidopage de participer aux jeux Olympiques suivant la fin de leur sanction.

La légalité de cette règle, dite règle 45, était contestée par le Comité olympique américain et d'autres, qui ont poussé le CIO à demander l'avis du TAS. Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a jugé que cette sanction disciplinaire était non conforme au code mondial antidopage signé par le CIO et par conséquent une violation des propres statuts de l'institution olympique.