Une semaine après la clôture de Mondiaux de ski alpin réussis à Garmisch-Partenkirchen, pôle virtuel des épreuves de glisse, la commission d'évaluation du CIO entame mardi pour quatre jours l'examen de la candidature de Munich à l'organisation des Jeux olympiques d'hiver de 2018.

Opposée à Annecy (France) et surtout à la favorite Pyeongchang (Corée du sud), Munich a un argument de poids, celui de la tradition, du savoir-faire et surtout - et c'est le vrai signe distinctif avec la candidature française - d'une vraie passion nationale pour les sports d'hiver.

«Nous n'avons plus rien à montrer à la commission d'évaluation de ce que nous sommes capables de faire», estime Thomas Bach, vice-président du CIO et patron du comité olympique allemand. «Mais» les Mondiaux de ski alpin de Garmisch, de même que ceux de bobsleigh (qui viennent de se terminer) à Königssee, sont une «carte de visite idéale en terme d'atmosphère olympique.»

Munich a c'est vrai une sacrée expérience à faire valoir. Hôte des Jeux d'été en 1972 (marqués par une prise d'otages sanglante d'athlètes israéliens) - 36 ans après l'organisation des JO d'hiver à Garmisch -, la métropole bavaroise est l'épicentre d'une région où se concentre chaque année la majorité des compétitions mondiales de sports d'hiver où les Allemands règnent souvent en maîtres. En cas de victoire, elle accueillerait les sports de glace tandis que les épreuves de ski se tiendraient à Garmisch-Partenkirchen et celles de bobsleigh, luge, skeleton à Königssee.

Les opposants seront entendus

«Nous avons montré ces dernières semaines qu'en Allemagne, on a le coeur qui bat pour les sports d'hiver. Les athlètes et leur entourage peuvent en témoigner et c'est très important», note pour sa part Katarina Witt, double championne olympique de patinage artistique et présidente du comité de candidature.

Thomas Bach, qui fut lui-même président de la commission d'évaluation du CIO lors de l'attribution des JO d'hiver 2002 et d'été 2004, sait exactement ce qu'attendent des candidats les 11 émissaires du CIO emmenés cette fois par la Suédoise Gunila Lindberg. Ce n'est pas forcément l'adhésion des sportifs mais la garantie de Jeux sécurisés, dans tous les domaines.

Comme à Annecy et Pyeongchang, visitées ces dernières semaines, les experts olympiques vont donc s'attacher à confronter ce que promet le dossier de candidature avec la réalité du terrain. Et ce sur 17 thèmes aussi divers que l'environnement, les transports, l'hébergement, les finances, le marketing, les jeux Paralympiques ou l'héritage.

Ils auront également l'occasion de mesurer l'hostilité d'une partie de la population de Garmisch à l'organisation des Jeux, l'une des rares épines dans le pied de Munich 2018. Les propriétaires terriens qui refusent de céder leurs terres aux promoteurs olympiques seront en effet reçus par quelques membres de la commission, comme de coutume.