La seule critique qu'acceptera l'ancien président du COVAN à propos des Jeux olympiques 2010, c'en est une personnelle. C'est que lui, John Furlong, ne parlait pas assez bien le français.

Né en Irlande, Furlong a toujours été dur envers lui-même et a longtemps été reconnu pour avoir été dur en privé envers ses employés et les autres personnes reliées aux Jeux.

Mais il l'est pour la première fois en public, dans ses mémoires du temps où il a été premier dirigeant du comité organisateur des Jeux de Vancouver.

Écrit par le chroniqueur du Globe and Mail Gary Mason, le livre Patriot Hearts débute bien avant que Vancouver ait obtenu l'organisation des Jeux et se termine lorsque la flamme des Jeux paralympiques a été éteinte.

La route vers l'or pour le Canada a évidemment connu plus d'un obstacle, comme le raconte Furlong avec des anecdotes concernant des prises de bec avec les politiciens au niveau municipal, provincial et fédéral.

Les critiques des médias au cours du processus ont nettement été un sujet sensible, mais c'est le débat à savoir s'il y a eu assez de français aux Jeux qui a le plus attiré l'attention.

Dans le livre, il rappelle sa frustration face à l'auteur-compositeur-interprète québécois Gilles Vigneault. Ce dernier a refusé de donner les droits d'utilisation de sa chanson Mon Pays lors des cérémonies d'ouvertures à moins qu'il n'y ait aucune feuille d'érable à la vue à ce moment. Elle ne pouvait pas non plus être utilisée pour promouvoir le Canada comme pays qui comprend le Québec, a écrit Furlong.

«C'était un dévastant pas en arrière», a-t-il écrit.

«Nous n'allions évidemment pas céder à ces demandes scandaleuses.»

La controverse entourant la place du français dans les cérémonies d'ouverture a été renouveléee cette semaine avec la publication du livre de Furlong.

La Ministre de la Culture, des Communications et de la Condition féminine du Québec, Christine St-Pierre, a dit des explications de Furlong qu'elles étaient «juvéniles et naïves.»

Furlong a également détaillé des échanges animés avec le Ministre du Patrimoine canadien et des Langues officielles James Moore et des conversations téléphoniques personnelles avec le premier ministre Stephen Harper, toutes au sujet de l'utilisation du français aux Jeux.

En entrevue, Furlong a précisé que le livre n'avait pas été écrit pour évacuer ses frustrations, mais pour expliquer les défis à relever dans l'organisation des Jeux.

Par ailleurs, Furlong révèle dans le livre que la famille du lugeur géorgien décédé lors de la première journée des jeux, Nodar Kumaritashvili, avait reçu 150 000$ des assurances des organisateurs.

Cela s'est ajouté aux 25 000$ amassés par les organisateurs à la suite de la vente aux enchères de l'un des podiums. Furlong a lui-même remis l'argent à la famille.

«Leur fils occupe mes pensées depuis ce vendredi tragique», a écrit Furlong.