L'Espagnol Juan Antonio Samaranch, un négociateur réservé mais habile dont le séjour de 21 ans à titre de président du Comité international olympique a été marqué à la fois par une croissance sans précédent des Jeux et son scandale éthique le plus important, est décédé mercredi à l'hôpital. Il était âgé de 89 ans.

Samaranch, un ancien diplomate qui a agi comme ambassadeur de l'Espagne à Moscou, a dirigé le CIO de 1980 à 2001. Il est considéré comme l'un des présidents ayant le plus contribué à la transformation du CIO en entité mondiale puissante.

Il était hospitalisé depuis dimanche à Barcelone en raison de problèmes cardiaques. La direction de l'hôpital a fait savoir qu'il est décédé à 1h25, heure locale, mercredi.

«S'il y a une bonne façon de mourir, j'imagine que c'est celle-là, a déclaré Juan Antonio Samaranch fils à The Associated Press. Il a eu une vie et une carrière bien remplies.»

Le président du CIO Jacques Rogge sera parmi les dignitaires qui assisteront à une cérémonie spéciale, jeudi matin, avant les funérailles qui auront lieu à la cathédrale de Barcelone plus tard dans la journée.

«Je ne peux trouver les mots pour exprimer la désarroi de la famille olympique, a déclaré Rogge dans un communiqué. Personnellement, je suis profondément attristé par la mort de l'homme qui a bâti les Jeux olympiques de l'ère moderne, un homme qui m'a inspiré, et dont les connaissances du sport étaient tout à fait exceptionnelles.»

Petit de taille et timide de nature, Samaranch semblait mal à l'aise lors de ses apparitions publiques. En privé, toutefois, il était habile et parfois sans merci dans sa façon d'opérer, par exemple en forçant un consensus au sein d'un mouvement olympique souvent divisé, et en amenant les membres du CIO à lui donner exactement ce qu'il voulait.

Samaranch a aussi été la cible de nombreuses critiques. On lui a reproché ses liens avec Franco en Espagne, son style de gestion autoritaire et l'implication du CIO dans le scandale de corruption de Salt Lake City.

Samaranch avait des problèmes de santé depuis qu'il a quitté le CIO il y a neuf ans. Il avait été hsopitalisé pendant 11 jours en Suisse pour «fatigue extrême» en 2001 après avoir assisté à une réunion du CIO à Moscou, à l'occasion de laquelle Rogge avait été élu à titre de successeur.

Samaranch a été hospitalisé peu après à Barcelone pour ce qui a été décrit comme étant une pression artérielle élevée. Il recevait régulièrement des traitements de dialyse pour des problèmes de reins. Il a passé deux jours à l'hôpital à Madrid en 2007 après des étourdissements, en plus de subir des examens à l'hôpital à Monaco en octobre 2009 après avoir ressenti un malaise à l'occasion d'une conférence sur le sport.

Malgré son âge avancé et ses problèmes de santé, Samaranch a continué de voyager pour assister à des réunions du CIO un peu partout dans le monde. Il semblait frêle ces derniers mois. A l'occasion de la séance du CIO des Jeux d'hiver de Vancouver en février, il marchait à l'aide d'une assistante.