Luiz Inacio Lula da Silva, président du Brésil et artisan majeur de l'élection de Rio de Janeiro comme hôte des Jeux olympiques de 2016, n'a pu retenir ses larmes de joie après l'annonce du verdict, se disant désolé pour ses rivaux repartis bredouille de Copenhague, vendredi.

«J'ai 63 ans, j'ai vu beaucoup de choses dans ma vie et je pensais que je ne pourrais jamais devenir émotif mais là, je pleure plus qu'aucune autre personne présente. C'est le jour le plus émouvant de ma vie», a avoué le chef d'État en essuyant ses pleurs lors de la conférence de presse qui a suivi l'annonce de la large victoire de Rio.

«Je voudrais dire à mon ami le premier ministre espagnol Jose Luis Rodriguez Zapatero, à Barack Obama en qui je fonde de grands espoirs, et au premier ministre japonais que je suis désolé d'être heureux quand ils sont tristes mais qu'ils ont été par le passé si souvent heureux lorsque nous étions tristes», a poursuivi Lula.

Éclipsé par le charismatique leader brésilien, le président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge a avoué que l'idée d'octroyer au Brésil les premiers JO sud-américains avait fait pencher la balance en faveur de Rio, validant l'argument massue asséné par le président brésilien depuis le début de la campagne. «Le CIO a choisi une candidature très forte avec la superbe valeur ajoutée apportée par le fait de donner les Jeux pour la première fois à un continent.»

«Si Chicago avait gagné, cela aurait été la cinquième fois que les États-Unis auraient organisé les Jeux (d'été), pour l'Espagne et le Japon, la deuxième fois», a renchéri Lula

«Notre pays a été colonisé et nous avons l'habitude de penser petit, avec le sentiment que l'on ne compte pas», a-t-il repris. «Aussi ce matin, quand Obama est arrivé à l'aéroport, les gens m'ont dit 'Oh, il est arrivé, nous allons perdre'.»

«Lors du sommet du G8, j'avais dit à Obama: 'Si vous ne venez pas, nous allons gagner'. Puis il a changé d'avis mais Dieu a voulu que nous gagnions quand même».

Au delà de la joie, le président brésilien s'est montré conscient des nouvelles responsabilités qui échoient à son pays. «Je n'ai pas peur des responsabilités. Je pense que tous les jours, les êtres humains devraient affronter de nouveaux défis».

Orfèvre de la victoire de Rio, qui présentait là sa troisième candidature à des JO d'été après ses échecs pour 2004 et 2012, Lula a presque fait oublier, vendredi à Copenhague, les réussites obtenues par le premier ministre britannique Tony Blair et le président russe Vladimir Poutine dont les interventions avaient été décisives pour les victoires de Londres 2012 et Sotchi 2014.