Forte du soutien du nouveau gouvernement japonais, Tokyo croit en ses chances d'obtenir les Jeux olympiques de 2016 et met en avant son respect de l'environnement, ainsi qu'une organisation bien huilée, pour emporter le vote du CIO dans deux semaines.

«Nous proposons des Jeux olympiques complètement nouveaux qui sauveront la planète Terre» en respectant l'environnement, a expliqué le gouverneur de la capitale japonaise, Shintaro Ishihara, vendredi lors d'un entretien accordé à l'AFP.

La cité danoise de Copenhague héberge à deux mois d'intervalle la désignation de la ville hôte des JO par le Comité International Olympique (CIO), puis un sommet planétaire crucial dans la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre.

Soulignant la coïncidence, le premier magistrat de la préfecture de Tokyo, située au coeur de la plus grande agglomération du monde, juge important que les JO participent à la lutte contre le réchauffement climatique.

«Il y a aujourd'hui 470 000 arbres à Tokyo, il y en aura un million en 2016. Nous transformons les cours d'école pour les recouvrir de gazon, ce qui augmentera de 1000 hectares la surface d'espaces verts. Et grâce à notre réglementation stricte sur les gaz d'échappement, l'air de Tokyo est pur», énumère-t-il.

Cet effort écologique a été loué par la commission d'évaluation du CIO dans son rapport technique dans lequel Tokyo, comme ses trois concurrentes Chicago, Madrid et Rio de Janeiro, s'est vue décerner bons et mauvais points.

Les experts du CIO ont ainsi salué le budget «raisonnable et réalisable» du projet japonais.

M. Ishihara insiste sur la «stabilité financière» de Tokyo qui a provisionné 400 milliards de yens pour les Jeux.

«Proximité des sites pour les athlètes»

Selon lui, le plan des sites prévus est en outre «le plus compact» des projets candidats, permettant à 70% des athlètes de résider à moins de dix minutes de leur lieu de compétition. La commission avait noté «un transport hautement efficace pour la famille olympique et des temps de trajet minimums».

«La proximité des sites pour les athlètes», relève M. Ishihara, «la stabilité financière et l'environnement sont les principaux critères fixés par le président du CIO Jacques Rogge». «En prenant ceci en compte, Tokyo est la meilleure candidate».

Tokyo 2016 a toutefois été critiquée par la commission sur le faible soutien populaire dont elle semble bénéficier auprès des Japonais - 55% selon un sondage commandé par le CIO. «Depuis leur visite, le soutien est monté à 80,6%», assure M. Ishihara.

Le nouveau premier ministre japonais Yukio Hatoyama a annoncé vendredi qu'il «étudiait la possibilité» de se rendre à Copenhague le 2 octobre pour soutenir Tokyo. «J'ai la volonté d'apporter autant que possible ma contribution» à cette candidature», a-t-il dit.

Selon le professeur d'économie du Sport Munehiko Harada, la venue de M. Hatoyama pourrait renforcer «la crédibilité du projet s'il apporte la garantie financière du gouvernement».

La participation d'un dirigeant charismatique peut parfois enlever la décision le jour du vote auprès des membres du comité hésitants.

«Ce sera très serré. Cela se jouera à quelques voix», a estimé le président du CIO Jacques Rogge.

Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et le roi d'Espagne Juan Carlos iront à Copenhague, contrairement au président américain Barack Obama qui sera représenté par son épouse Michelle.

«Un typhon soutenait Pékin pour 2008 mais cette fois le vent ne semble pas souffler dans un sens ou dans l'autre. Tokyo a sa chance», juge M. Harada.