Chicago, Madrid, Rio de Janeiro et Tokyo ont une occasion, mercredi et jeudi à Lausanne, de convaincre les électeurs du Comité international olympique (CIO) à un peu plus de 100 jours du vote qui décidera de la ville hôte des jeux Olympiques 2016.

C'est une grande première dans l'histoire olympique que cette répétition générale, par les villes, des présentations qu'elles feront le jour de l'élection, en l'occurence le 2 octobre à Copenhague.

Une innovation coûteuse pour des candidatures contraintes du coup de préparer deux présentations distinctes, donc deux films promotionnels, de déplacer leurs édiles à l'autre bout du monde pour répéter peu ou prou ce que vantent leurs brochures sur papier glacé à près de 100 électeurs que le CIO a dû, lui, inviter à Lausanne.

Mais les nouvelles règles du CIO édictées après le scandale de corruption qui avait entaché l'élection de Salt Lake City pour les JO d'hiver de 2002 interdisent aux villes d'inviter individuellement les votants à visiter leurs sites.

Depuis près de dix ans, outre les quelque 15 membres de la commission d'évaluation, aucun électeur n'avait donc théoriquement les moyens de se renseigner plus avant sur les candidatures. D'où l'idée de ce séminaire de deux jours, fruit «d'une volonté de transparence», selon le président du CIO, Jacques Rogge, mais grand moment de lobbying olympique.

90 minutes pour convaincre

Mercredi, après deux jours de travail souterrain autour du siège du CIO et dans les couloirs des grands hôtels de Lausanne, chaque ville disposera de 45 minutes de présentation, suivies de 45 minutes consacrées aux questions des membres du CIO -ils n'auront que 15 minutes à Copenhague. Le tout dans le huis-clos du Musée olympique et sans le décorum, les stars ni les chefs d'Etat annoncés à Copenhague.

Le lendemain, les comités de candidature installeront maquettes, photos et vidéos dans différents salons de l'Hôtel Lausanne Palace où ils recevront la centaine de votants, «comme à la maison».

Les maires de Madrid et Tokyo, Alberto Ruiz Gallardon et Shintaro Ishihara ont fait le déplacement au bord du Lac Leman. Pour Rio de Janeiro, le président du Brésil, Lula, a envoyé un message au CIO depuis Genève où il assistait lundi à un mini-sommet pour l'emploi, tandis que Chicago, n'est représenté «que» par son comité de candidature qui travaille toujours à la possible venue de Barack Obama, en octobre à Copenhague.

Ainsi informés, les électeurs devront attendre le rapport de la commission d'évaluation qui a, sous la conduite de la Marocaine Nawal El Moutawakel, visité les quatre villes candidates au printemps et doit rendre son évaluation un mois tout juste avant le vote.