Le CIO, qui va procéder à de nouvelles analyses d'échantillons prélevés lors des jeux Olympiques, a annoncé jeudi avoir en main une dizaine de résultats suspects, qui n'ont pas pu être formellement considérés comme des cas de dopage lors des tests menés à Pékin.

Comme l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) l'a fait en septembre pour le Tour de France, le Comité international olympique a décidé la semaine dernière de procéder à des analyses complémentaires des échantillons de certains athlètes des Jeux, pour y rechercher notamment la Cera, une EPO de troisième génération à la mode cette année sur la Grande Boucle. Et comme le laboratoire français de Châtenay-Malabry en juillet pour le Tour, le laboratoire de Pékin a eu affaire en août à des résultats de tests urinaires laissant supposer la présence d'une substance interdite, sans pouvoir la prouver. Ces résultats qui ne correspondent pas aux critères stricts définis par l'Agence mondiale antidopage (AMA) sont classés comme négatifs.

«Ce n'est pas par milliers quand même, ça doit être une dizaine», a déclaré à l'AFP le directeur médical du CIO, Patrick Schamasch.

«Il est certain que les échantillons qui nous ont été retournés comme suspects ou sans conclusion seront probablement des échantillons qui seront retestés, entre autres», a précisé M. Schamasch.

Intérêt à se confesser

Neuf athlètes ont été convaincus de dopage lors de la période olympique, mais la liste pourrait s'allonger à la suite de cette future série d'analyses, dont les modalités restent encore à définir.

«Nous ne sommes pas pressés. Nous voulons faire des analyses complémentaires intelligentes, réalistes, et le plus efficaces possible», a insisté M. Schamasch.

Pour l'heure, les 4.770 échantillons urinaires et sanguins prélevés à Pékin sont en voie d'être rapatriés de Chine à Lausanne (Suisse), où siège le CIO.

Ils seront stockés au froid pendant huit ans, le nombre d'années correspondant à la période de prescription pour une infraction aux règles antidopage.

«Les athlètes qui n'ont pas bonne conscience ont intérêt à le dire tout de suite», a fait valoir M. Schamasch. Et de rappeler: «d'après le nouveau code mondial antidopage, ceux qui font des confessions peuvent bénéficier d'une certaine mansuétude».

Si des athlètes ont quelque chose à se reprocher, ils peuvent en effet trembler au vu des succès enregistrés par l'AFLD avec ses analyses a posteriori.

En juillet, un tout premier sportif mais un seul, l'Italien Riccardo Ricco, avait été contrôlé positif à la Cera sur le Tour, trahi par ses urines.

Grâce à un nouveau test permettant de déceler plus facilement la Cera dans le sang, trois autres coureurs ont été confondus en octobre, dont l'Autrichien Bernard Kohl, le meilleur grimpeur et troisième sur le podium.