Le suspense demeure entier à quelques jours du dénouement du Tour de France. Avec seulement six étapes à disputer avant l'arrivée de l'épreuve longue de trois semaines sur les Champs-Élysées, seulement 29 secondes séparent les quatre meilleurs coureurs au classement général.

Le champion en titre et triple vainqueur Chris Froome possède une avance de 18 secondes devant l'Italien Fabio Aru. Le Français Romain Bardet, vice-champion l'an dernier, concède 23 secondes au leader, à la troisième position. Au quatrième rang, on retrouve le Colombien Rigoberto Uran.

C'est un contexte plutôt inhabituel avant une intense dernière semaine de course qui comprend deux étapes alpines en haute altitude et un court contre-la-montre.

«De toutes mes participations au Tour de France, c'est la bataille la plus difficile en ce qui me concerne, a reconnu Froome lors d'une journée de repos, lundi. Je suis juste reconnaissant car je suis celui à rattraper.»

Froome mise sur l'équipe la plus forte du peloton et il demeure le favori pour conclure l'épreuve avec le maillot jaune, même s'il a montré quelques rares signes de faiblesse.

Il a connu une mauvaise journée dans les Pyrénées pendant une étape épuisante jusqu'à la station de ski de Peyragudes, quand il a cédé la tête du classement à Aru après avoir porté le maillot jaune pendant sept jours. Mais le leader de l'équipe Sky a retrouvé son style deux jours plus tard, lorsque Aru a été piégé à l'arrière du peloton à Rodez.

Par une journée venteuse dans le sud de la France, Froome et ses coéquipiers ont fait la démonstration de leur supériorité en roulant à l'avant quand le peloton s'est étiré et ils ont réussi à prendre 24 secondes au rival le plus proche de leur leader.

Le principal atout de Froome pendant cette dernière semaine de course sera la force de ses coéquipiers. Attendez-vous à les voir rouler à l'avant dans les montagnes et à imposer un tempo rapide - une stratégie visant à empêcher les autres d'attaquer. Si Froome est en forme, il sera intouchable.

L'équipe Sky a démontré sa grande force collective, dimanche, lorsque Froome a été obligé de changer sa roue arrière dans les 40 derniers kilomètres et a été largué.

«J'étais debout sur le côté de la route avec mon coéquipier Michal Kwiatkowski, essayant de changer les roues. Je pensais que c'en était fini pour moi», a reconnu Froome.

Mais Kwiatkowski a rapidement remis sa roue et Froome a été aidé à l'avant par ses coéquipiers Sergio Henao, Vasil Kiryienka et Mikel Nieve, effaçant un retard de 45 secondes.

Mikel Landa, qui a des allures pour être un chef de file au sein d'une autre équipe, roulait à l'avant mais il a attendu que Froome le rattrape et le duo a travaillé ensemble pour terminer avec les principaux concurrents.

Froome a également montré un grand calme et quand il s'est retrouvé en difficulté. En danger de perdre le maillot du leader tant convoité, il n'a pas paniqué alors que Bardet, Uran et Aru ne parvenaient pas à unir leurs forces à l'avant.

«Je pense que Chris a été si fort parce qu'il a gardé son calme. La tentation peut être d'y aller trop fort trop vite, vous paniquez quelque peu, vous puisez dans vos forces trop rapidement et, évidemment, vous vous brûlez», a déclaré Dave Brailsford, directeur de l'équipe Sky.

Les rivaux de Froome doivent maintenant trouver un moyen de le déstabiliser et de l'isoler dans les Alpes avant le contre-la-montre de samedi à Marseille, où le coureur britannique aura le dessus dans cette course contre l'horloge.