Après neuf étapes et une dizaine de jours de compétition, Antoine Duchesne se dit somme toute satisfait de sa première expérience au Tour de France. Mais s'il est heureux de ses propres performances jusqu'à maintenant, il espère toujours atteindre l'objectif qu'il s'était fixé au départ.

Plus que tout, le cycliste natif de Saguenay aimerait voir son équipe, Direct Énergie, remporter l'une des 21 étapes que comporte la compétition cette année. Son coéquipier Bryan Coquard est passé bien près de réussir l'exploit, lorsqu'il a terminé la troisième étape (Granville-Angers) au troisième rang, avant de finir deuxième lors de l'étape suivante (Saumur-Limoges).

«Malheureusement, nous n'avons pas encore récolté de victoire, qui est l'objectif principal depuis le début», a indiqué Duchesne en entrevue téléphonique avec La Presse, hier, alors qu'il profitait d'une journée de repos à Andorre.

«Mais nous avons montré que nous avions notre place dans ce Tour.»

Sur le plan personnel, l'athlète de 24 ans, meilleur grimpeur de la dernière édition de l'épreuve du Paris-Nice, affirme avoir beaucoup appris depuis le début du Tour. De son propre aveu, il a constaté qu'il «[lui restait] des croûtes à manger».

«Tu sens que, par rapport au reste des courses à vélo, il s'agit de l'événement numéro un pour tout le monde. Lors de la plupart des courses préparatoires, les coureurs ne sont pas tous à 100%. Alors qu'ici, tu te retrouves avec les 200 meilleurs au monde», souligne celui qui figure actuellement au 116e échelon du tableau principal.

«Je ne voulais pas plomber mon équipe, ajoute-t-il. J'ai réussi à faire environ 90% de ce que j'avais à faire. Chaque jour, j'apprends un peu plus.»

Impressionné par Coquard

S'il est impressionné par la compétition autour de lui, Duchesne l'est encore plus par ses propres coéquipiers, qu'il s'agisse de Thomas Voeckler, Sylvain Chavanel ou Romain Sicard.

C'est toutefois Coquard qui a le plus retenu son attention. Non seulement en raison de ses bons résultats, mais surtout grâce aux qualités dont il fait preuve à titre de meneur de l'équipe Direct Énergie, bien qu'il n'ait que 24 ans, comme Duchesne.

«L'équipe entière est autour de lui, fait valoir le Québécois. Ça m'impressionne beaucoup de le voir assumer son rôle de leader en étant aussi jeune. Je lui lève mon chapeau. Quand on le voit à la télévision, il a toujours l'air du clown qui rigole. Mais c'est déjà un grand.»

La journée de pause étant désormais chose du passé, Duchesne et les autres participants du Tour reprennent la compétition aujourd'hui pour attaquer la dixième étape, Escaldes-Engordany-Revel, longue de 197 km.

Comme il le fait depuis le premier jour de l'épreuve, le jeune homme tentera de parfaire son apprentissage en aidant autant que possible son équipe à l'emporter. Car pour lui, c'est vraiment tout ce qui compte.

«Depuis le début, je ne suis pas ici pour moi. Mes objectifs sont [en fonction de] l'équipe, et c'est d'aller chercher la victoire», réitère-t-il.