Le porteur du maillot jaune, le Britannique Chris Froome, s'en est pris au vainqueur sortant du Tour de France, Vincenzo Nibali, qui a remporté vendredi la 19e étape, en lui reprochant de l'avoir attaqué au moment de son incident mécanique dans le col du Glandon.

«Je pense que son geste n'était pas sportif», a déclaré Froome lors de la conférence de presse traditionnelle.

Quelques minutes plus tôt, Nibali avait révélé avoir eu un échange houleux avec l'Anglais au pied du podium. «J'ai été très déçu par ses paroles, elles sont trop dures et trop injustes pour être répétées», a dit le champion d'Italie.

«Il était très fâché mais c'est son problème», a ajouté Nibali, refusant l'escalade verbale. «On est encore dans le feu de l'action à la fin de la course, j'ai préféré ne pas répondre tout de suite. On est tous nerveux, c'est normal.»

«Je lui ai dit exactement ce que je pensais de lui», a sèchement répondu Froome lors de la conférence de presse.

Morceau de bitume

Le porteur du maillot jaune a donné sa version des faits: «L'affaire est assez simple. J'ai eu un problème mécanique. Un morceau de bitume s'est coincé dans ma roue arrière, j'ai dû m'arrêter pour l'enlever. Nibali avait toute la montée pour m'attaquer, il a choisi ce moment-là. J'ai appris ensuite par les autres coureurs qu'il s'était retourné. Je pense que son geste n'est pas sportif.»

Nibali s'est justifié: «Quand je me suis retourné, c'était pour parler avec Kangert. On voulait passer à l'attaque sur la Croix-de-Fer. J'ai fait ma course.»

Quant à la pseudo-tradition de ne pas attaquer un leader en profitant d'un incident mécanique, le Sicilien a rappelé: «Il n'y a pas de règle pour ça. Je me souviens de ce qui m'était arrivé à Montalcino (il avait chuté dans le Giro 2010, ndlr) ou entre Andy Schleck et Alberto Contador (dans le Tour 2010).»

«Je n'ai été averti (de l'incident de Froome) que par radio après», a affirmé le vainqueur du jour, dont la victoire ne doit rien à l'incident: «Au sommet du Glandon, le groupe était à 40 secondes derrière moi. En bas, il était à plus de deux minutes.»