Il y avait un cycliste particulièrement fringant la fin de semaine dernière aux 24 heures de vélo de Tremblant. Après avoir roulé quatre heures et demie consécutives, samedi, il est revenu le lendemain pour conclure les deux dernières heures de l'événement caritatif, qui a permis d'amasser 425 000 $ pour les enfants malades. Total à son compteur: 250 km, pour une moyenne de 40 km/h.

Antoine Duchesne le faisait pour la bonne cause, remplaçant un participant à la dernière minute. Ce qui n'a pas empêché le cycliste professionnel de tout donner pour ses derniers entraînements avant de repartir pour l'Europe en vue de la deuxième moitié de saison.

Dire qu'il a hâte d'épingler un dossard sur son maillot Europcar est un euphémisme. «Ça fait pratiquement trois mois que je n'ai pas couru», dit en soupirant Duchesne, joint hier dans la région de Montréal, quelques heures avant son départ pour Amsterdam. Il ralliait ensuite la Belgique, où il participera au 35e Tour de Wallonie (2.HC), de samedi au 30 juillet.

À l'exception de deux Coupes de France en mai, ce sera en effet sa première course internationale depuis Paris-Roubaix, le 13 avril. Ça ne devait pas se passer comme ça.

Après un printemps concluant dans les classiques et un stage productif dans les Alpes, le coureur de 22 ans avait reçu une excellente nouvelle: sa sélection inattendue pour le Critérium du Dauphiné, la grande course par étapes préparatoire avant le Tour de France. Trois jours avant le départ, il était à Lyon quand la direction de l'équipe lui a annoncé qu'il devait finalement céder sa place à un coéquipier.

Romain Sicard, fraîchement sorti d'un excellent Giro, avait besoin d'une dernière course avant de couper en prévision de la Vuelta, où il devrait être le leader d'Europcar. Le Québécois était le seul des huit membres de la formation préliminaire qui ne faisait pas partie de la longue liste en vue du Tour. Il comprenait et acceptait la logique derrière la décision, mais la pilule n'était pas plus facile à avaler.

«J'étais pas mal débiné, concède l'athlète de Chicoutimi. Je n'ai jamais été fort comme ça. J'ai battu tous mes records de puissance dans les semaines qui ont suivi. J'avais fait une grosse préparation et au bout du compte, je n'ai rien fait avec. C'est un peu comme si je l'ai mise aux poubelles. Mais ça fait partie du jeu aussi.»

Au-delà de cette déception, Duchesne tire un bilan très positif de cette première moitié de saison, sa première sur le circuit World Tour. «Tout était nouveau pour moi: l'équipe, les courses, l'entourage, la maison», rappelle celui qui a pris le sixième rang des Championnats canadiens de Lac-Mégantic, le 28 juin. «Je suis quand même très content de la façon dont j'ai réussi à m'adapter. Je pense que j'ai réussi à prendre ma place dans l'équipe et aller chercher la confiance. Même si, finalement, je n'ai pas fait le Dauphiné, c'était quand même une preuve de confiance de me mettre dans l'équipe.»

S'il regrette la forme qu'il tenait récemment, Duchesne est emballé par le programme qui l'attend dans les prochaines semaines. Après la Wallonie suivront cinq épreuves du circuit World Tour, dont les Grands Prix cyclistes de Québec et de Montréal, les 12 et 14 septembre. «Je ne pense pas que j'ai les jambes que j'avais au mois de juin, ça me déçoit un peu, mais ça va sûrement remonter après quatre ou cinq jours de course», affirme-t-il.

À titre de néo-professionnel, Duchesne détient un contrat de deux ans. À l'automne, il n'aura donc pas à galérer à la recherche d'une équipe, comme ça lui est arrivé lors des deux dernières années. Ça aide à mettre les choses en perspective.

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Le calendrier de courses d'Antoine Duchesne

26 au 30 juillet: Tour de Wallonie (Belgique)

11 au 17 août: Eneco Tour (Belgique, Pays-Bas)

24 août: Vattenfall Cyclassics (Allemagne)

26 au 29 août: Tour du Poitou-Charentes (France)

31 août: Grand Prix Ouest France-Plouay

12 septembre: Grand Prix cycliste de Québec

14 septembre: Grand Prix cycliste de Montréal