Après Liège-Bastogne-Liège au printemps, François Parisien s'alignera demain sur le 106e Tour de Lombardie, la cinquième grande classique historique du cyclisme inscrite au calendrier.

«C'est cool de faire partie de ça», a confié Parisien depuis l'Italie, jeudi, au lendemain de son abandon à Milan-Turin. «Je vais avoir eu la chance de prendre le départ de deux monuments. L'ambiance dans ces courses-là est assez extrême. Juste d'y participer, c'est quand même assez exceptionnel.»

Il ne sait pas s'il aura repris toutes ses forces après avoir roulé plus de six heures sous le déluge aux Mondiaux de Florence, la semaine passée, mais il compte savourer sa dernière course de la saison, qui pourrait être sa dernière tout court.

À 29 ans, Parisien est à la croisée des chemins. «Pour le moment, toutes les portes sont ouvertes, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, a-t-il affirmé. Avec mon agent, je suis en période de réflexion par rapport à mon futur contrat, par rapport à ce que je veux faire après. [...] C'est comme si j'avais devant moi une grosse feuille mobile avec plein d'options. La seule que j'ai barrée, c'est Argos-Shimano.»

Mercredi, la formation néerlandaise a annoncé dans un communiqué le départ de Parisien pour des «raisons personnelles». À la mi-septembre, à son dernier passage au Québec dans le cadre des Grands Prix cyclistes, il avait déjà laissé entendre qu'il ne souhaitait pas poursuivre son association avec Argos, qui n'aura duré qu'un an. Il avait exprimé son mécontentement au sujet de la gestion de l'équipe. Un voyage éclair au Japon pour une activité promotionnelle, duquel il était revenu épuisé, lui était par exemple resté sur le coeur.

Parisien, qui dit avoir pris sa décision durant l'été, n'a pas voulu en rajouter, rappelant qu'il était sous contrat jusqu'au 31 décembre: «Tout ce que je peux dire est que je pars pour des raisons personnelles et que je veux finir la saison du mieux que je peux.»

La suite est plus nébuleuse. La mise à l'arrêt de quatre équipes majeures, dont la française Sojasun, dernière en date, a jeté à la rue des dizaines de coureurs, certains de grand calibre. Dans les circonstances, Parisien n'a pas le choix d'être patient.

De façon plus globale, le cycliste de Bromont ne sait plus s'il veut poursuivre sa carrière. Il parle de travailler pour une société, de donner des conférences de motivation. Il évalue ses options avec l'aide de son entourage et annoncera sa décision dans trois ou quatre semaines.

Il n'y a pas si longtemps, le vélo occupait toute ses pensées. Jamais il n'aurait pensé se retirer. Un épisode dépressif en 2012, dont il avait parlé après sa 10e place au GP de Québec, l'a profondément changé. «Je suis devenu une personne beaucoup plus stable, capable de prendre du recul, a dit le champion canadien 2005. J'essaie de prendre des décisions moins émotives.»

Parisien qualifie sa dernière saison de «meilleure de [sa] carrière» et sa victoire d'étape au Tour de Catalogne, une première pour un cycliste québécois sur le World Tour, d'un «succès de vie».

«Je suis un battant et j'ai peut-être besoin d'un nouveau défi.»

Retour à la terre

Le cyclo-cross et le vélo de montagne font partie des options envisagées par François Parisien pour l'an prochain.

Le 12 octobre, il pourra se donner un avant-goût de ce détour par la terre en participant à la première présentation des 100 à B7, une cyclosportive organisée par Lyne Bessette.

La double olympienne invite les cyclistes à venir découvrir ses routes d'entraînement préférées dans la région de Brome-Missisquoi.

Particularité de l'épreuve sur terrain accidenté: 95 % se dérouleront sur des routes de terre. L'usage d'un cyclo-cross ou d'un vélo de route avec des pneus de largeur 25 ou 28 est donc suggéré. Les vététistes sont aussi les bienvenus. Départ à 9h au Centre national de cyclisme de Bromont.

Information et inscriptions: www.100b7.com.