À première vue, il ne s'était rien passé dans cette quatrième étape du Tour d'Italie, remportée mardi par l'Italien Enrico Battaglin, de la modeste équipe Bardiani Valvole.

Au lendemain des étonnants coups de boutoir de Ryder Hesjedal, les favoris ont monté bien sagement le col de deuxième catégorie menant à l'arrivée, sous la pluie et dans le rythme imposé par la Sky de Bradley Wiggins.

Or, on apprendra plus tard que le Britannique a perdu 17 secondes, victime d'une cassure peu après le sommet, situé à 5 km de l'arrivée à Serra San Bruno.

Les dirigeants de Sky ont protesté, prétextant que leur leader avait été ralenti par une chute survenue devant lui, mais les informations des transpondeurs étaient incontestables: la cassure s'est faite avant les 3 km, zone d'immunité où les coureurs pris derrière une chute sont crédités du temps du gagnant.

Wiggins, grand favori de ce Giro, recule donc du deuxième au sixième rang du classement général, toujours dominé par l'Italien Luca Paolini. Le gagnant du Tour de France perd en quelque sorte le temps acquis lors du contre-la-montre par équipe de dimanche.

«C'est le genre de choses qui arrivent dans une course de vélo. Ce n'est certainement pas la fin du monde», a fait valoir Marcus Ljungvist, directeur sportif de Sky.

Wiggins est maintenant à trois secondes derrière Vincenzo Nibali, l'autre favori, et à égalité avec Hesjedal. Huitième de l'étape et cinquième au général, le Canadien a su éviter les problèmes en roulant devant, bien entouré par Tom Danielson et Peter Stetina.

Souvent critiqué pour sa façon de courir, Hesjedal se comporte comme un patron depuis le début du Giro. Il a beau être champion en titre, c'est presque le monde à l'envers en ce qui le concerne.

Rollin se tire bien d'affaire

Pour sa part, Dominique Rollin (FDJ), invité de dernière minute en Italie, s'est bien tiré d'affaire pour une deuxième journée de suite. Après avoir épaulé ses coéquipiers Arnold Jeanneson (5e) et Francis Mourey, le Québécois a levé le pied au début de la dernière montée. Il a atteint l'arrivée dans un groupe de 12 coureurs, à 7 min 30 s du vainqueur, heureux de son niveau sur cette longue étape de 246 km.

«Quand je me suis relevé, il restait 80 coureurs dans le premier groupe, a noté Rollin. J'étais vraiment surpris de me retrouver dans cette sélection-là. Je vois que les sensations sont là. J'arrive à suivre. En ce moment, je suis là pour faire le boulot, alors j'évite de me mettre dans le rouge pour rien.»

Il aura un rôle plus prépondérant mercredi, et surtout jeudi, où l'as sprinter de la FDJ, Nacer Bouhanni, aura l'occasion de s'exprimer.