Le cycliste québécois Dominique Rollin prendra finalement le départ de son deuxième Giro, samedi, à Naples.

Premier substitut de l'équipe FDJ, Rollin n'a su que lundi qu'il remplacerait son coéquipier Jussi Veikkanen, qui devra être opéré des dents de sagesse. Pas exactement la meilleure façon de se préparer pour une épreuve de 3405 km sur trois semaines.

«C'est sûr que c'est un peu stressant d'apprendre ça à la dernière minute, même si je l'avais quand même un peu derrière la tête», a réagi Rollin, joint vendredi alors qu'il se rendait à la présentation des équipes. «C'est sûr que ce n'est pas la même approche. La préparation n'a pas été aussi assidue que si je préparais ça depuis un mois ou deux.»

Le Tour d'Italie faisait partie de ses principaux objectifs, mais une infection aux poumons subie en mars a considérablement modifié le cours de sa saison. Il a dû faire une croix sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix pour se soigner.

Il a ensuite été appelé à disputer l'Amstel Gold Race, une classique dont le profil ne convient pas nécessairement à son gabarit, pour retrouver la forme et «juste faire le nombre» chez FDJ. «J'ai été sur les antibiotiques pendant deux semaines, a-t-il expliqué. Je n'arrivais pas à respirer, donc à récupérer. J'ai essayé de faire le boulot tant que je pouvais en début de course.»

La «forme semble revenir», mais Rollin anticipe avec un peu d'anxiété la montagne et les étapes de sept heures. «Effrayé un peu, c'est sûr, mais je suis content d'être au départ, a souligné l'athlète de 30 ans. C'est quand même une course énorme et c'est un objectif de pouvoir être là.»

Son rôle principal sera de préparer les sprints pour son coéquipier Nacer Bouhanni, champion de France, dans la première semaine et demie. «Après, ce sera d'essayer de m'accrocher dans les montagnes et espérer retrouver un peu plus de forme pour terminer.»

L'an dernier, à son premier Giro, Rollin avait été frappé par une voiture dans la dernière semaine de course. Mal en point, il avait tenu le coup trois jours de plus avant de poser pied la veille de l'arrivée à Milan et du sacre historique de son compatriote Ryder Hesjedal. Les commissaires lui avaient imposé une disqualification, croyant à tort qu'il s'était accroché à des voitures, une sanction qui avait piqué l'orgueil de l'ex-champion canadien. Il a fini 153e de la Vuelta quelques mois plus tard, un premier grand tour complété à sa troisième tentative.

«Mon but cette année était de revenir et de bien finir le Giro pour remettre les compteurs à zéro, a indiqué Rollin. Je n'arrive pas dans les conditions optimales pour l'espérer. Pour l'instant, je ne mets pas la pression. Je vais tout donner pour aider l'équipe et espérer retrouver de la force dans les jambes au fil des jours. Ça me donne un défi, mais j'en ai vu des pires.»