L'Espagnol Jesus Manzano, coureur cycliste chez Kelme entre 2000 et 2003, a affirmé mercredi à plusieurs reprises au cours de sa comparution comme partie civile au procès sur l'affaire de dopage Puerto que ses directeurs sportifs de l'époque l'avaient «obligé à se doper».

«On m'a obligé à me doper. Si je ne prenais pas les médicaments qu'on me donnait à l'époque, on me mettait à la porte de suite», a insisté Manzano, désignant directement ses anciens directeurs sportifs de l'époque Belda et Labarta comme incitateurs de ce dopage ainsi qu'Eufemiano Fuentes et sa soeur Yolanda comme médecins menant à bien ce dopage.

Interrogé sur pourquoi il n'avait dans ce cas pas porté plainte contre ses anciens dirigeants au moment même des faits, Manzano a allégué la peur de mettre en difficulté son équipe.

«Si je parlais à cette époque, je me retrouvais à la rue et toute l'équipe allait en prison. Je ne voulais pas leur créer de problèmes», a assuré Manzano.

Puis, sur ses révélations parues en 2004 dans le journal AS où il exposait entièrement le système de dopage chez Kelme, l'ancien coureur a expliqué: «Si je l'ai raconté, c'était pour moi et pour faire le ménage dans le cyclisme. Parce que maintenant, on sait dans quel état il est».

Par ailleurs, Manzano a assuré à plusieurs reprises ne jamais avoir consommé de cocaïne, comme l'avaient pourtant affirmé le docteur Fuentes et Belda au cours de leurs déclarations.

«Je n'ai jamais pris de cocaïne. Et la meilleure preuve, c'est que si j'en avais pris, j'aurais été positif à la cocaïne», s'est défendu Manzano.

L'ex-coureur âgé de 35 ans a donc attribué son licenciement de l'équipe Kelme fin 2003 non pas à un «comportement indiscipliné» comme l'avait soutenu Belda au cours de sa déposition, mais à plusieurs différends avec Belda au sujet du système de dopage.

«Ils m'ont licencié de l'équipe pour une série d'accrochages que j'ai eus avec Belda au sujet de mon évanouissement sur le Tour 2003 et la réinjection d'une poche de sang à Valence», a clarifié Manzano

Par deux fois, sur le Tour 2003 et en août 2003 à Valence, le coureur avait eu un malaise qu'il attribue à l'injection d'un produit dopant sur le Tour et d'une poche de sang à Valence.