La cycliste Marie-Hélène Prémont participe ce lundi à une dernière reconnaissance du parcours olympique, qui a subi quelques modifications par rapport à l'an dernier. Pour mettre en application les informations qu'elle aura recueillies, la spécialiste de vélo de montagne devra d'abord se qualifier pour les Jeux de Londres.

Avec l'émergence de sa jeune compatriote Emily Batty, ce ne sera pas une tâche facile.

Si la sélection de la Britanno-Colombienne Catharine Pendrel, championne du monde, est pratiquement acquise, la lutte s'annonce chaude pour la deuxième place disponible: Prémont, 34 ans, médaillée d'argent aux JO de 2004, gagnante de la Coupe du monde en 2008 et sextuple championne nationale ou Batty, 23 ans, championne nationale en titre et auteure d'un premier podium en Coupe du monde en Afrique du Sud le mois dernier?

L'Ontarienne Batty a bonifié sa candidature auprès des sélectionneurs en prenant le septième rang de la deuxième épreuve de la saison, dimanche, à Houffalize, en Belgique. Pendant que Pendrel s'imposait nettement sur la Française Julie Bresset, meneuse au classement général l'an dernier, Batty s'accrochait à un petit groupe de poursuite pour rallier l'arrivée 2 minutes 17 secondes plus tard.

Victime du trafic au départ, Prémont a pour sa part fini 14e, à 4 m 28 s. Dossard 21, soit son résultat en Afrique du Sud, la cycliste de Château-Richer a dû s'élancer de la troisième ligne. Coincée dans l'emballage initial, elle n'a pas été en mesure de se positionner adéquatement pour la première montée très abrupte. Elle a dû la franchir à pied, comme plusieurs concurrentes victimes des chutes et des bouchons.

Au sommet, Prémont avait perdu une «bonne minute». Elle a passé le reste de la course à essayer de dépasser et à subir le rythme irrégulier de ses compétitrices.

«Ça fait partie du vélo de montagne, a constaté Prémont, résignée. Ce qui est positif, c'est que j'ai vraiment eu de bons feelings, j'avais de bonnes jambes. Je sens que j'étais dans le coup. Seulement, les circonstances ont fait que je n'ai pas pu partir comme je le voulais.»

Rien à voir avec sa sortie en Afrique du Sud, où elle a peiné pendant toute la durée de l'épreuve. Prémont explique cette contre-performance par une chute subie une semaine plus tôt en Espagne. «Je n'étais pas en état de courir et j'ai couru quand même», a constaté celle qui a subi un choc à la tête.

Prémont n'est pas dupe. Elle sait que les prestations de sa compatriote Batty la mettent dans une position délicate. Elle a néanmoins des arguments à plaider en sa faveur: entre autres sa grande expérience et sa quatrième place au classement général de la Coupe du monde 2011.

Tout se jouera lors des deux dernières épreuves considérées pour la sélection, à Nove Mesto, en République tchèque (12-13 mai) et à La Bresse, en France (19-20 mai). «Vaut mieux essayer d'atteindre son pic de forme plus tard que lors des deux premières courses, a fait valoir Prémont. Je mise plus sur les deux dernières, et même sur le mois d'août, et je crois que c'est la bonne stratégie.»

Prémont espère pouvoir exorciser ses démons olympiques de Pékin, où elle avait rapidement abandonné en raison de problèmes respiratoires*. Mais si c'est Batty qui est choisie pour Londres, elle n'en fera pas un cas, assure la diplômée en pharmacie. «C'est une bonne personne, je lui souhaite de continuer (sur sa lancée), a-t-elle affirmé. Je suis quand même assez zen par rapport à ça. Si j'ai à y aller, je vais y aller. Je fais confiance à la vie.»

Le Français Julien Absalon, double champion olympique, s'est imposé chez les hommes. Le vétéran Geoff Kabush a été le meilleur Canadien avec une 11e place.

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* Elle a appris un an plus tard qu'elle souffrait d'asthme à l'effort.